La "dernière zone de glace" va bel et bien disparaître, une date et des conséquences avancées
La fonte généralisée des glaciers n'est plus une surprise. Avec 13% de glace perdue chaque décennie, la banquise arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste du globe, rapporte le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Et un nouveau point de non-retour risque d'être atteint considérant les récents résultats d'une équipe scientifique de l'Université McGill, au Canada.
Loin d'être encourageantes, leurs données sur la "dernière zone de glace" de l'Arctique révèlent les conséquences du réchauffement climatique sur cette région de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés. Jusqu'ici, les modèles climatiques encourageaient pourtant la permanence de cette zone. Et pour cause : grâce à son écosystème unique, elle avait des chances d'échapper à la disparition estivale complète de la banquise arctique, attendue d'ici le milieu du siècle.

Mais ces projections ont été remises en cause par de nouveaux modèles, plus performants. Ces derniers prévoient en effet un amincissement considérable de la couverture estivale de la région d'ici à 2050. Cette fonte accélérée des glaces risque d'avoir des conséquences terribles : élévation du niveau de la mer, changement climatique, déséquilibre de la chaîne alimentaire... Pour pallier le recul des glaciers, les ours polaires sont en effet obligés d'utiliser jusqu'à quatre fois plus d'énergie pour survivre, selon une étude publiée par The Guardian.
Mais comment ce phénomène s'inscrit-il dans le cycle naturel de la banquise ? Chaque hiver, l'océan Arctique gèle, formant une banquise saisonnière d'environ un mètre d'épaisseur. Mais avec le réchauffement climatique, sa fonte estivale s'accélère. Or, si une fonte modérée permet d'acheminer la glace vers le nord -où elle s'accumule pour former la "dernière zone de glace" - cet équilibre est aujourd'hui menacé en raison du recul de cette enclave glaciaire essentielle à la faune arctique.
"Considérant ces résultats, il est plus que jamais urgent de réduire notre impact climatique afin d'assurer des projections stables pour la dernière zone de glace où résident des habitats essentiels de l'Arctique ", insiste Madeleine Fol, climatologue à l'Université McGill.