Il pourrait provoquer un hiver glacial sur Terre : un astéroïde avec une nouvelle substance découvert par les scientifiques
Les scientifiques continuent d'examiner les astéroïdes de près. Ils se sont récemment intéressés à un échantillon collecté par la mission OSIRIS-REx de la NASA, qui a posé un vaisseau sur un astéroïde en 2020 et a ramené ces trouvailles sur la Terre en 2023. Les résultats de l'étude ont été récemment publiés dans la revue PNAS. Il s'agit de l'astéroïde Bennu qui croise la planète bleue tous les six ans. Sa composition intrigue beaucoup les chercheurs car elle reflète le système solaire primitif, offrant aux scientifiques un aperçu des origines de la vie. Il a été témoin de plus de 4,5 milliards d'années d'Histoire.
Cette nouvelle analyse a permis d'identifier le tryptophane, un acide aminé qui n'a jamais été détecté dans un échantillon spatial. Il joue un rôle primordial dans la synthèse des protéines ainsi que dans la production de sérotonine, associé à l'hormone du bonheur. Sa présence monte à 15 le nombre d'acides aminés détectés dans cet astéroïde sur les 20 essentiels à la vie.
"Cela nous indique que de nombreux éléments constitutifs de la vie peuvent être produits naturellement au sein d'astéroïdes ou de comètes, et la découverte du tryptophane élargit la liste des acides aminés produits dans l'espace et susceptibles d'avoir été apportés sur Terre", a résumé Angel Mojarro, géochimiste organique au Laboratoire d'analyse d'astrobiologie du Centre de vol spatial Goddard de la NASA et auteur de l'étude. Cela soutient l'hypothèse selon laquelle les astéroïdes auraient livré à la Terre des ingrédients initiaux de la vie.

En plus de cette nouvelle substance détectée, Bennu est un astéroïde capital à surveiller. Il mesure 500 mètres de diamètre et est probablement un fragment détaché d'un autre beaucoup plus grand. Il se serait détaché de la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter. Cela fait ainsi 1,75 million d'années qu'il orbite non loin de la Terre et file à environ 101 400 km/h à travers le cosmos. Il s'approche à environ 299 000 kilomètres de la planète bleue pour l'instant.
Certaines données indiquent qu'il a 1 chance sur 2700 de percuter la Terre en 2182. Selon une étude qui a modélisé une telle collision, l'impact générait d'abord une onde de choc importante ainsi que des séismes. Cela libérerait ensuite de grandes quantités d'aérosols et de gaz pouvant entrainer des perturbations climatiques qui pourraient durer jusqu'à 4 ans.
Dans le scénario le plus catastrophique, des tonnes de poussières pourraient obscurcir le ciel et diminuer la lumière solaire. Une baisse globale des températures pourrait alors être observée avec jusqu'à 4 degrés de moins, ainsi qu'une réduction des précipitations de 15%. Ces nouvelles conditions affecteraient la photosynthèse des plantes, mais également les récoltes et les écosystèmes marins et donc provoqueraient "de graves perturbations de la sécurité alimentaire mondiale".