Bombe H : mais quel engin a vraiment fait exploser la Corée du Nord ?
L'annonce nord-coréenne d'un premier essai de bombe H a fait trésaillir ce mercredi matin la communauté internationale, et plus encore les voisins proches du régime de Kim Jong-Un. La crainte est plus que justifiée puisque l'engin en question est considérablement destructeur. La bombe "H" (pour hydrogène), aussi appelée bombe thermonucléaire, est bien plus puissante qu'une bombe atomique (bombe "A"). Pour la concevoir, il faut dans un premier temps développer la technologie de la bombe A, en faire un "premier étage" et le combiner avec un second, constitué de combustibles de "fusion". Pour faire simple : une bombe H, lors de son explosion, s'appuie sur la fission nuclaire de la bombe, qui dégage une température extrêmement élevée capable de déclencher le processus de fusion nucléaire de deux atomes d'hydrogène sur lequel repose la bombe H. A titre de comparaison, les scientifiques estiment qu'une telle bombe est théoriquement 1000 fois plus puissante que la bombe larguée en 1945 par les Etats-Unis sur Hiroshima.
Pour autant, les experts du nucléaire sont extrêmement sceptiques sur les capacités du régime nord-coréen à avoir mis sur pied un tel engin. Crispin Novere, spécialiste scientifique de la politique nucléaire, a fait part de doutes relayés par l'Agence France Presse : "Les données sismologiques suggèrent que l'explosion a été considérablement moins forte que celle qu'on attendrait d'un essai de bombe H". Un avis partagé par Bruce Bennett, analyste à la Rand Corporation : "S'il s'était agi d'une véritable bombe H, le relevé de l'échelle de Richter aurait dû être 100 fois plus élevé, d'une magnitude de l'ordre de 7". L'Institut américain de géologie et l'agence de météorologie sud-coréenne ont détecté à l'endroit de l'essai, à Punggye-ri, un séisme d'une magnitude située entre 4,2 et 5,1 sur l'échelle de Richter.