"Puissances inarrêtables" : Macron s'alarme face à la "menace" russe

"Puissances inarrêtables" : Macron s'alarme face à la "menace" russe Emmanuel Macron a appelé les pays européens alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie qui étend la menace aux frontières du continent. Le chef d'Etat continue d'hausser le ton après ses propos sur le possible envoi de troupes.

"Nous abordons à coup sûr un moment de notre Europe où il conviendra de ne pas être lâches". Emmanuel Macron a donné le ton lors de sa visite à Prague, en République Tchèque, ce mardi 5 mars. Ce déplacement en Europe centrale, lors duquel le chef de l'Etat doit notamment évoquer la question de la sécurité et de la défense avec son homologue Tchèque Petr Pavel et le Premier ministre Petr Fiala, est une occasion d'affirmer ses positions précédemment tenues sur la guerre en Ukraine.

Dès les premières heures de sa visite, Emmanuel Macron a appelé les pays alliés de Kiev, et donc ceux de l'Europe, à "ne pas être lâches", mais au contraire à "être à la hauteur de l'Histoire et du courage qu'elle implique" alors que le conflit russo-ukrainien se poursuit aux portes de l'Europe depuis deux ans. Le président de la République a d'ailleurs mis en garde contre "des puissances devenues inarrêtables [qui] sont en train d'étendre la menace, de nous attaquer chaque jour davantage".

Un ton ferme mais aucune "logique d'escalade"

Emmanuel Macron donne l'impression de vouloir prendre davantage le leadership européen au sujet de la guerre en Ukraine. Mais il se montre également plus ferme à l'égard de la Russie, ne manquant pas d'envisager l'augmentation des aides envoyées à Kiev, y compris des troupes militaires. Cette déclaration datée du 26 février n'a toutefois pas reçu le soutien des autres pays européens et alliés qui se sont pour la plupart désolidarisés des propos du chef de l'Etat. Le locataire de l'Elysée est d'ailleurs revenu sur cette sortie dans la presse tchèque expliquant qu'il ne s'agissait pas d'une annonce ou d'une décision, mais seulement d'une réponse à une question qui lui était posée sur l'envoi de troupes : "J'ai répondu que rien n'était exclu".

"Nous lançons le débat et réfléchissons à tout ce qu'il est possible de faire pour soutenir l'Ukraine. J'ai toujours été clair sur le cadre qui était le nôtre : nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe et nous refusons d'entrer dans une logique d'escalade" a ajouté Emmanuel Macron dans les colonnes du quotidien tchèque Pravo. Le ton monte donc, mais la ligne rouge qui impose de ne pas devenir belligérant semble toujours être la limite à ne pas franchir pour le chef d'Etat français.

L'Elysée comme plusieurs ministres, dont Stéphane Séjourné aux Affaires étrangères et Sébastien Lecornu à la Défense, avaient d'ailleurs dans la foulée des déclarations d'Emmanuel Macron précisé qu'il n'était pas question d'envoi de troupes combattantes, mais plutôt des instructeurs et d'autres forces spécialisées notamment en cyberdéfense ou en coproduction d'armement.