Biden attaque frontalement Trump pour lancer sa campagne

Biden attaque frontalement Trump pour lancer sa campagne Joe Biden a prononcé son dernier discours devant le Congrès américain avant l'élection présidentielle. Semblant lancer sa campagne, le président a saisi toutes les occasions pour critiquer son principal rival : Donald Trump.

C'est un Joe Biden en forme et décidé à en découdre avec son principal rival pour l'élection présidentielle américaine qui s'est présenté devant le Congrès ce jeudi 7 mars. Pour son discours de l'état de l'Union, le dernier avant le scrutin de fin d'année, le locataire de la Maison Blanche s'est montré prêt à partir en campagne n'en déplaisent à ceux qui le critiquent pour son âge avancé. L'homme de 81 ans s'est d'ailleurs appliqué à répondre aux critiques assurant qu'à son âge "certaines choses deviennent plus claires que jamais". "Je sais que cela n'en a pas l'air, mais je suis là depuis longtemps" a même plaisanté le démocrate candidat à sa réélection. Un discours qui, à la différence des précédentes prises de parole de Joe Biden, n'a pas été marqué par un nouveau lapsus.

Défendant sa candidature pour la présidentielle américaine comme la meilleure option pour les Etats-Unis, Joe Biden a évoqué plusieurs sujets clés de la campagne électorale - la guerre en Ukraine, celle à Gaza, mais aussi l'économie américaine et la défense de l'avortement - et a saisi toutes les opportunités pour attaquer Donald Trump, ses positions et ses idées. Le président américain a d'ailleurs renvoyé les critiques faites sur sa vieillesse vers le millionnaire républicain le qualifiant "d'homme de son âge". Les deux candidats n'ont effectivement que quatre ans de différence, respectivement âgés de 81 et 77 ans.

Trump "soumis" à Poutine ?

Offensif, Joe Biden a accusé son rival républicain, sans le nommer, de se "soumettre" à Vladimir Poutine en pleine guerre en Ukraine alors même que la liberté et la démocratie américaines sont "attaquées" selon lui. "Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine 'faites ce que vous voulez'. C'est une citation, un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c'est scandaleux. C'est dangereux, et c'est inacceptable !", a lâché le démocrate face au Congrès.

Mais rien ne sert de critiquer si ce n'est pas pour se faire valoir ensuite. Et après avoir épinglé Donald Trump, Joe Biden a assuré qu'il "ne plier[a] pas" face à son homologue russe. Le discours sur l'état de l'Union a d'ailleurs été l'occasion d'exiger devant le Congrès de voter favorablement à l'envoi d'aide à l'Ukraine pour "arrêter Poutine".

Trump ou une Amérique de "rancœur, vengeance et revanche"

Joe Biden a investi les sujets internationaux, mais aussi les politiques nationales durant son discours. Vantant son bilan économique qui a vu "le plus grand rebond" de l'histoire des Etats-Unis après la pandémie du Covid-19 selon lui, il a pointé celui de son prédécesseur disant avoir "hérité d'une économie qui était au bord du gouffre" après le mandat de Donald Trump. Le démocrate a au passage salué le "record" de "15 millions d'emplois créés en trois ans" et "le taux de chômage le plus bas depuis 50 ans".

Point important de la campagne présidentielle mais échec de Joe Biden durant son mandat, la suppression de la garantie fédérale de l'avortement a été citée par Joe Biden. L'octogénaire a promis de "rétablir" la protection de l'IVG si les Américains et surtout les Américaines élisent un Congrès favorable au "droit de choisir". Le camp républicain de Donald Trump étant à l'origine de cette suppression, le président a estimé que "ceux qui se vantent d'avoir annulé la protection fédérale du droit à l'avortement par la Cour suprême n'ont aucune idée du pouvoir des femmes en Amérique" mais "ils s'en rendront de nouveau compte en 2024".

La liste des attaques directes ou indirectes faites à Donald Trump s'est terminée avec un point sur la politique migratoire des Etats-Unis. "Je ne diaboliserai pas les migrants en disant qu'ils empoisonnent le sang de notre pays" a garanti Joe Biden, non sans faire référence à de récentes déclarations de Donald Trump qui avait initié la construction d'un mur entre les Etats-Unis et le Mexique durant son mandat. Face au Congrès, toujours en pointant la position des républicains, il a lancé : "Nous pouvons nous disputer au sujet de la frontière ou bien régler le problème". Joe Biden n'a donc pas épargné son rival qui est, selon lui, le symbole "d'une Amérique tournée vers la rancœur, la vengeance et la revanche".