Trump aimerait agrandir les Etats-Unis, ses provocations envers trois pays inquiètent

Trump aimerait agrandir les Etats-Unis, ses provocations envers trois pays inquiètent Il n'est pas encore de retour à la Maison Blanche que déjà Donald Trump envisage et parfois menace de prendre le contrôle de pays voisins des Etats-Unis, pour diverses raisons.

Donald Trump se prépare à redevenir le président des Etats-Unis lors de son investiture prévue le 20 janvier prochain, mais il semble en vouloir plus. La républicain tient un discours expansionniste ces derniers jours avec dans son viseur plusieurs territoires voisins, à commencer par le Canada. Le futur locataire de la Maison Blanche a estimé le lundi 6 janvier que le Canada avait tout intérêt à devenir le "51 Etat" des Etats-Unis sur son réseau Truth Social. "Si le Canada fusionnait avec les Etats-Unis, il n'y aurait pas de droits de douane, les impôts baisseraient considérablement et le Canada serait TOTALEMENT SÛR face à la menace des navires russes et chinois qui l'entourent constamment", a-t-il ajouté.

Un message posté le jour où le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, englué dans une crise politique de plusieurs mois, a annoncé sa démission. Donald Trump provoque au moment où le pays est vulnérable et il le sait : "Ensemble, quelle grande nation ce serait !!!", s'est-il exclamé sur Truth Social. Car les difficultés canadiennes sont en partie dues aux conditions des échanges commerciaux que le milliardaire américain prévoit de mettre en place dès son arrivée au pouvoir, notamment de droits de douane de 25%.

Une "fusion" avec le Canada plusieurs fois évoquée

Mais ce n'est pas la première fois que Donald Trump évoque l'idée d'une "fusion" entre les Etats-Unis et le Canada. Il l'avait déjà fait le jour de Noël, toujours sur son réseau Truth Social : "Si le Canada devenait notre 51e État, leurs impôts seraient réduits de plus de 60%, leurs entreprises doubleraient immédiatement de taille et ils seraient protégés militairement comme aucun autre pays au monde", disait-il alors. Encore avant, fin novembre, Donald Trump tenait le même discours face à Justin Trudeau lors d'une rencontre dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

Si le Canada va entamer une période de transition en attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre, processus qui pourrait prendre plusieurs mois, les politiques canadiens s'opposent à l'idée d'être absorbés par les Etats-Unis. Plusieurs personnalités ont dénoncé une déclaration "provocatrice et irréaliste" refusant de remettre en question l'indépendance et la souveraineté du Canada. "Ce genre de proposition ne reflète pas la réalité de nos relations bilatérales. Le Canada est et restera une nation souveraine, fière de ses valeurs et de son indépendance", a indiqué de son côté un ancien ministre canadien à l'AFP. Des réactions qui ne cachent pas une forme d'inquiétude face aux envies expansionnistes de l'Américain.

Des ambitions stratégiques au Groenland

Plus au nord encore, c'est le Groenland qui attire Donald Trump. Le territoire glacé et autonome appartenant au Danemark est un lieu hautement stratégique pour les Etats-Unis, surtout au vu des mouvements militaires de la Russie et des investissements économiques de la Chine en Arctique. Dans le même message daté de Noël, le futur président américain a rappelé ses ambitions pour l'île groenlandaise : "Le Groenland est un endroit incroyable et ses habitants, s'ils deviennent, et quand ils deviendront une partie de notre nation, en tireront un énorme bénéfice. Nous [le] protégerons, et nous le chérirons". Et Donald Trump de prêter aux habitants du Groenland le désir d'une présence américaine sur place.

Si les Américains contrôlaient le Groenland durant la Seconde Guerre Mondiale grâce à la coopération de l'ambassadeur danois à Washington, l'accord de défense passé avec le Danemark a depuis entrainé la fermeture de toutes les bases américaines sur l'île, sauf celle de Thulé. Mais Donald Trump souhaite désormais une présence militaire américaine plus importante au Groenland et il ne s'en cache pas : "Pour la sécurité nationale et la liberté à travers le monde, les États-Unis d'Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue".

Reste que les gouvernements danois et groenlandais ont fermement dénoncé et rejeté les déclarations du président américain élu. Le Premier ministre groenlandais a également assuré que l'île n'était pas à vendre. Reste que le même a indiqué durant ses voeux que la "coopération" du Groenland "avec d'autres pays et [les] relations commerciales ne peuvent pas continuer à se faire uniquement par l'intermédiaire du Danemark". D'où l'annonce de Donald Trump d'une visite de son fils accompagné d'autres représentants dans le territoire arctique ? Possible, mais le déplacement n'a rien d'une "visite officielle américaine" selon les autorités locales.

Des vues et des menaces sur le Panama

Donald Trump ne regarde pas qu'au Nord et, avant Noël encore, il a menacé de reprendre le contrôle du canal de Panama en Amérique centrale en pointant un traitement "particulièrement injuste" des navires américains concernant les droits et le péage à payer. Longtemps contrôlé par les Etats-Unis, le canal est depuis 1999 entièrement géré par le Panama, mais Donald Trump a accusé le pays d'être sous influence chinoise : "C'est seulement au Panama de gérer [le canal], pas à la Chine ou à qui que ce soit d'autre". Et l'Américain d'ajouter que si le Panama n'est pas capable d'assurer "le fonctionnement sûr, efficace et fiable" de la voie maritime, "nous exigerons alors que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité, et sans discuter".