Macron fait la leçon à Trump sur Gaza et invoque les "principes" de "notre civilisation"
En marge du sommet sur l'IA qui se tient à Paris, Emmanuel Macron a accordé un entretien à la chaîne d'information CNN mardi 11 février, depuis l'Elysée. Interrogé sur les intentions du président américain pour la bande de Gaza, le président français s'est avancé à quelques commentaires très critiques. "Gaza n'est pas une terre vide, c'est un territoire où vivent deux millions de personnes. [...] On ne peut pas dire à deux millions de personnes : 'ok, maintenant devinez quoi ? Vous allez partir'".
"La bonne réponse n'est pas d'organiser une opération immobilière, c'est de proposer une opération politique", a ajouté Emmanuel Macron, appelant à respecter "la volonté du peuple palestinien d'avoir un État". Le président français a estimé qu'il fallait "être efficace" pour reconstruire au plus vite la bande de Gaza, mais a martelé que cela "ne signifie pas automatiquement que vous devez manquer de respect à la population palestinienne ainsi qu'à la Jordanie et à l'Égypte".
C'est ensuite sur un terrain plus moral que le chef de l'Etat français s'est prononcé. "Nous devons tenir bon sur nos principes. Parfois dans ce monde, on peut avoir l'impression que parler de principes est archaïque. Mais je vais vous dire : on parle de l'humanité. La civilisation est un processus, dans lequel les générations apprennent des plus anciennes et c'est comme cela que nous devenons meilleurs. Et nous avons appris. Nous ne pouvons nous débarrasser des gens en les faisant partir de l'endroit où ils vivent, légitimement", a déclaré Emmanuel Macron, dans une tirade pleine de sous-entendus.
"The right answer is not a real estate operation"
— CNN International PR (@cnnipr) February 11, 2025
President @EmmanuelMacron responds to Donald Trump's comments on Gaza in an exclusive interview with @richardquest.
Read more: https://t.co/jWlPfOjLRo pic.twitter.com/SRkmi3dbSc
Donald Trump, le 4 février, avait affirmé son souhait de "contrôler" la bande de Gaza, d'en faire la "Riviera du Moyen-Orient" et de déplacer les deux millions de Gazaouis vers d'autres pays, notamment la Jordanie et l'Egypte. Une idée saluée par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, mais qui a suscité de vives critiques de l'ensemble de la communauté internationale et de l'ONU. Ni l'Egypte ni la Jordanie ne souhaitent que les populations de la bande de Gaza soient déplacées.