Macron reconnait la Palestine : un discours et de vives remontrances de Trump à l'ONU
- Emmanuel Macron a reconnu pour la France l’État de Palestine à l’ONU le lundi 22 septembre. Lors de son discours, il a assuré qu’il s’agissait d’une "défaite pour le Hamas, comme pour les antisémites" et de la première étape du "chemin vers la paix".
- Le chef de l'Etat a réaffirmé la volonté française de mettre fin à la guerre grâce à la solution à deux Etats avec le concours d'Israël. "Rien ne sera possible sans que les autorités israéliennes ne s'approprient pleinement notre ambition renouvelée de parvenir enfin à la solution des deux États". Il a plaidé pour un "cessez-le-feu" et la "libération des 48 otages" toujours retenus dans la bande de Gaza, et a condamné l'attaque du 7 octobre.
- Donald Trump, qui doit prononcer un discours à l'ONU ce mardi 23 septembre, devrait réagir aux annonces d'Emmanuel Macron. Le président américain a prévu de s'en prendre sévèrement aux pays ayant reconnu l'Etat palestinien, lui qui "pense que c’est une récompense pour le Hamas" selon sa porte-parole. La France devrait être ciblée par ses remontrances ce mardi.
- Avant le discours, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait exprimé sa colère estimant que "la création d’un État palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme". "Cela n'arrivera pas. Aucun État palestinien ne verra le jour à l'ouest du Jourdain", avait-il ajouté.
- Dans une intervention par visioconférence, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué une décision "historique et courageuse" et a promis que "le Hamas n’aura aucun rôle dans le gouvernement" de l'Etat palestinien. Emmanuel Macron projette une nouvelle organisation du pouvoir à Gaza, entre "la jeunesse palestinienne" et l’Autorité palestinienne, avec l’appui de l’ONU.
- Emmanuel Macron a rappelé que "le combat existentiel contre l’antisémitisme ne cessera jamais" et réclame "un véritable démantèlement du Hamas".
14:19 - Macron donne quitus au Hamas selon Le Pen
"Reconnaître maintenant l’État de Palestine, c’est donner quitus au Hamas" déclara Marine Le Pen ce mardi sur Europe 1. "Le signal est catastrophique, et Emmanuel Macron le sait pertinemment" ajoute la cheffe de file des députés RN qui estime que le chef de l'Etat a pris la décision de reconnaître la Palestine "pour caresser dans le sens du poil un électorat, dont il pense que demain, il aura besoin".
13:36 - Nouvelle prise de parole d'Emmanuel Macron à 19 heures
Au lendemain de son discours sur la reconnaissance de la Palestine, le président de la République Emmanuel Macron doit être interrogé ce soir à 19 heures sur BFMTV sur le sujet et peut-être sur d'autres.
12:22 - La reconnaissance de la Palestine divise la Macronie
Le discours et la décision d'Emmanuel Macron n'a pas été salué par des foules d'élus macronistes ce mardi. Il faut dire que le choix de reconnaître la Palestine divise. Gabriel Attal, président du parti Renaissance et chef de son groupe parlementaire n'a pas eu un mot pour la séquence onusienne d'hier, mais a salué le sacre d'Ousmane Dembélé au Ballon d'or 2025. Pas un mot non plus du député Sylvain Maillard qui disait encore vendredi qu'il n'était "pas favorable à l'heure actuelle" à la reconnaissance de l'État de Palestine. Selon lui, "les conditions ne sont pas remplies", il manque la "libération des otages, le désarmement et la fin politique du Hamas dans la bande de Gaza". Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Museler a résumé la situation en se disant "mitigé" sur le discours présidentiel.
11:16 - La réponse de Trump à Macron dans un discours à l'ONU
Après Emmanuel Macron hier, Donald Trump doit s'exprimer à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU ce mardi 23 septembre. Le président américain entend faire l'éloge de son mandat qui a débuté en janvier. Il entend s'en prendre aux "organisations mondialistes" qui ont "fait péricliter l’ordre mondial" et se vanter d'avoir mis fin à "sept guerre" - mais pas celle au Moyen-Orient, mais il compte aussi réprimander les pays ayant décidé de reconnaître l'Etat de le Palestine selon sa porte-parole. Le président américain, et allié d'Israël, "pense que c’est une récompense pour le Hamas", a dit sa porte-parole.
10:17 - Des sanctions françaises contre Israël ?
Si la reconnaissance de la Palestine peut paraître symbolique, c'est une décision qui oblige. "Le geste n’a de sens que si la France s’engage à créer les conditions d’une souveraineté effective de l’État palestinien" précise François Dubuisson, professeur de droit international à l’Université Libre de Bruxelles, auprès du Parisien. Or, cela doit passer par le défense des droits de l'Etat palestinien face aux agressions israéliennes et des sanctions contre du pays agresseur selon Insaf Rezagui, docteure en droit international à l’Université Paris Cité et chercheuse associée à l’Institut français du Proche-Orient. Mais lors de son discours, Emmanuel Macron n'a annoncé aucune sanction contre Israël.
09:56 - Pas d'ambassade française en Palestine tout de suite, mais déjà un équivalent
La reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France va modifier les relations diplomatiques et conduire à l'installation d'ambassades dans les deux pays, mais pas tout de suite. Emmanuel Macron a conditionné une telle mesure à la libération de tous les otages israéliens par le Hamas. Reste que installations semblables à des ambassades sont déjà en place. La France dispose d'un consulat général à Jérusalem qui assure la représentation française auprès de l’Autorité palestinienne ou la délivrance des visas aux Palestiniens. De l'autre côté, la mission de Palestine en France joue également un rôle équivalent, d'ailleurs, "la déléguée de la Palestine en France Hala Abou-Hassira a déjà le titre d’ambassadrice depuis 2010″, rappelle Insaf Rezagui, docteure en droit international à l’Université Paris Cité et chercheuse associée à l’Institut français du Proche-Orient au Parisien.
09:35 - Plus de 150 pays de l'ONU reconnaissent l'Etat de Palestine
Au moins 151 pays sur les 193 membres de l'ONU reconnaissent déjà l'Etat de Palestine selon le décompte de l'AFP qui n'a pas eu de confirmation pour trois pays africains. Cela représente 80% des l'Assemblée générale des Nations unies. Sur cette liste figurent quasiment tous les pays d'Afrique et d'Amérique latine, la grande majorité des pays d'Asie, dont la Chine et l'Inde, les pays arabes, mais aussi la Russie. Le Canada et l'Australie, ainsi que huit pays européens se sont ajoutés à cette listes ces derniers jours : la France, l'Andorre, la Belgique, Malte, Monaco, le Luxembourg, le Portugal et le Royaume-Uni.
09:21 - "Emmanuel Macron a abdiqué devant le Hamas" selon Sébastien Chenu
Le député du Nord et vice-président du RN Sébastien Chenu estime qu'en reconnaissant l'Etat de Palestine, "Emmanuel Macron a abdiqué devant le Hamas". "L'idée de reconnaître un État palestinien ne nous pose pas de problème, c'est en ce moment que ça nous pose un énorme problème", poursuit l'élu sur TF1. Il estime que reconnaître la Palestine en ce moment alimente l'antisémitisme et soutient que "c’est le pire moment de l’Histoire pour le faire".
09:05 - Manon Aubry "salue" la reconnaissance de la Palestine, mais appelle à des sanctions contre Israël
Manon Aubry, eurodéputée LFI, "salue" la reconnaissance de la Palestine par la France sur l'antenne de CNews ce matin, mais estime qu'elle arrive tardivement : "Il était temps. Il aura fallu 700 jours de génocide, de destruction quotidienne de la bande de Gaza, de personnes civiles visées". Elle qualifie cette décision de "fait majeur" et "d'accord" avec le fait qu'il s'agit d'une défaite pour le Hamas. L'élue insoumise appelle cependant à prendre des mesures punitives contre le gouvernement israélien : "Si on veut qu'un Etat de Palestine existe, il faut que le gouvernement français prenne des sanctions à l'égard du gouvernement israélien". En guise d'exemples, elle évoque "un embargo sur les armes, la suspension totale de l'accord UE-Israël et le respect du mandat d'arrêt de la Cour Pénale internationale" qui vise Benyamin Nétanyahou. Autrement, la reconnaissance de la Palestine revient "à reconnaître un cimetière" ajoute-t-elle.
08:53 - Une décision qui "ne va pas aider les relations" entre la France et Israël
La décision d'Emmanuel Macron de reconnaître l'Etat de Palestine n'est pas bien accueillie par Israël et l'ambassadeur israélien en France l'a rappelé au micro de RTL. "La France devient un agent déstabilisateur au Moyen-Orient" a-t-il assuré sur un ton offensif ajoutant que la reconnaissance de la Palestine "ne va pas aider les relations" entre la France et Israël. Il a toutefois indiqué que les relations n'étaient pas rompues et que la France était encore un pays "ami" d'Israël, malgré "une perte de confiance". En revanche, Emmanuel Macron pourrait ne plus être un interlocuteur d'Israël : "Ce sera décidé par le Premier ministre, mais ça va rendre les choses beaucoup plus compliquées."
Reconnaissance de l’Etat de #Palestine : "Le plus grand gaspillage dans l'histoire de la diplomatie du Moyen-Orient, la France devient un agent déstabilisateur dans la région"
— RTL France (@RTLFrance) September 23, 2025
Joshua Zarka @yzarka, ambassadeur d'Israël en France, invité de @ThomasSotto dans #RTLMatin pic.twitter.com/P9hU7TEbD4