Les Rafales sont en service en Pologne et les soldats français "en alerte 24 heures sur 24"

Les Rafales sont en service en Pologne et les soldats français "en alerte 24 heures sur 24" Plusieurs avions de chasse et des dizaines de militaires français ont été déployés en Pologne et sont en première ligne pour lutter contre certaines formes d'incursion.

Trois Rafales ont été envoyés en Pologne et y resteront aussi longtemps que nécessaire. Leur mission ? Protéger la frontière européenne orientale de l'OTAN, à savoir les frontières avec la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine. Ces avions de chasse, fleurons de l'armée de l'air tricolore, ainsi que 68 militaires français ont été déployés en Pologne après les incursions de 19 drones russes dans le ciel polonais dans la nuit du 9 au 10 septembre. Ils prennent part à l'opération "Garde de l'Est" déclenchée le vendredi 12 septembre et annoncée par le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte.

Mobilisés sur la base militaire de Minsk Mazowiecki, les militaires ont pour "objectif d'être prêts à décoller si nécessaire pour assurer la sécurité de l'espace aérien de l'OTAN et la sécurité de la population", indique le commandant Victor, en charge de la mission en Pologne, auprès de TVN24. Cette base est "la plus importante à l'Est de Varsovie" et une des plus stratégiques compte tenu de sa localisation explique le lieutenant-colonel Marcin Boruta à BFMTV. La base se trouve à 120 kilomètres de la frontière biélorusse et à 150 kilomètres de l'Ukraine.

Cette aide française vient renforcer le système de défense aérienne de la Pologne, et donc de l'OTAN, plus particulièrement le "maillon le plus faible du système [...] qui est la défense anti-drone", a précisé l'ancien chef du Bureau de la sécurité nationale et du ministère de la Défense polonais, le général Stanisław Koziej, au média polonais.

Les Rafales ont déjà fendu le ciel polonais à plusieurs reprises comme le 13 septembre quand les sirènes d'alerte ont retenti. "Nous sommes restés en alerte défensive pendant environ quarante minutes", raconte le commandant Victor qui a pris part à ces vols. Des sorties qui peuvent intervenir à tout moment. "Notre mission est de rester en alerte 24h/24 et 7j/7, de pouvoir réagir rapidement et de décoller sur ordre de l'OTAN pour défendre l'espace aérien polonais à tout moment", souligne le capitaine Lucas.

Si les avions de chasse français ont été déployés avec les pilotes, des techniciens, des mécaniciens et des soldats sont également présents sur la base Minsk Mazowiecki. Certains sont chargés de l'armement des Rafales comme le sergent-chef Quentin : "Je suis là pour armer le chasseur et j'assure également la maintenance des armes". Les avions peuvent utiliser plusieurs types de missiles afin de détruire des drones ennemis. "Chaque chasseur est équipé de quatre missiles, ainsi que d'un radar et d'une caméra capable d'identifier les menaces", précise le capitaine Lucas à TVN24.

D'autres militaires assurent des missions de renseignement pour "fournir à l'équipage les informations les plus récentes avant le départ en mission", détaille le capitaine Xavier : "Je l'informe des menaces qu'il pourrait rencontrer pendant la mission. De plus, j'assure principalement la coordination avec la chaîne de commandement".

Si les Rafales français ont été mobilisés très rapidement, l'opération "Garde de l'Est" inclut d'autres forces armées européennes, notamment celles du Danemark avec des avions F-16, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne. Mais avec les moyens français, l'OTAN a mobilise la plus importante force dissuasive : les Rafales appartiennent aux Forces aériennes stratégiques (FAS), la composante nucléaire de l'armée de l'air. Un "choix qui n'est pas anodin" et qui "crédibilise la parole présidentielle sur la dimension européenne de la dissuasion française" analyse sur X Etienne Marcuz, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).