Zemmour battu par un rappeur

Zemmour battu par un rappeur L'éditorialiste Eric Zemmour a perdu son procès en appel contre le rappeur Youssoupha, qui le traite de "con" dans une chanson.

Le chanteur Youssoupha a le droit de qualifier Eric Zemmour de "con" dans sa chanson. C'est en tout cas ce qu'a tranché la cour d'appel de Paris, spécialisée dans les affaires de presse, en jugeant le rappeur non coupable. L'éditorialiste Zemmour avait porté plainte pour injure et diffamation contre l'artiste après la diffusion d'un titre sur Internet en mars 2009. Dans cette chanson, le rappeur qui parle des "difficultés rencontrées par de jeunes banlieusards", déclare : "A force de juger nos gueules, les gens le savent qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit que c'est nous, je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour." 

Pas d'injure, ni de diffamation aux yeux de la cour d'appel de Paris, qui estime que ce passage de la chanson ne dépasse "pas les limites admissibles en matière d'expression artistique". Pour la justice, le polémiste Eric Zemmour est "connu pour son sens pas toujours bienveillant de l'humour et de la formule". Une manière de dire que le journaliste et chroniqueur l'a bien mérité, après ses propos souvent critiques sur le rap ? Les juges tempèrent : "une plus grande tolérance s'impose" vis-à-vis de ce "personnage public". Mais le rap est "un style artistique permettant un recours possible à une certaine dose d'exagération."

Eric Zemmour, qui fera sa rentrée en septembre chez RTL, avait obtenu gain de cause en première instance et le rappeur Youssoupha avait été condamné à une amende 800 euros avec sursis. Valérie Queinnec, directrice générale d'EMI France, avait aussi écopé de 500 euros avec sursis. Et les deux condamnés devaient verser 1 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice.