Germaine Tillion, résistante et ethnologue

Germaine Tillion, ethnologue et résistante, s'est éteinte à l'âge de 100 ans. © Association Germaine Tillion

L'ethnologue et résistante Germaine Tillion s'est éteinte le 19 avril 2008, à Saint-Mandé, à l'âge de 100 ans.

Résistante et déportée
Née le 30 mai 1907 à Allègre, Germaine Tillion se passionne très tôt  pour les sciences humaines. Elle consacre toute sa vie à l'ethnologie et réalise plusieurs voyages d'études dont un en Algérie, en 1934, pour lequel elle bivouaque parmi les Berbères. Mais la Seconde Guerre mondiale interromp ses recherches. Elle entre alors dans la résistance. Fondatrice du réseau du Musée de l'homme, premier mouvement de résistance, elle est arrêtée par les nazis en août 1942, puis déportée au camp de Ravensbrück jusqu'à la fin de la guerre.

Dénonciatrice de la torture

Alors prisonnière, elle écrit une opérette, Le Verfügbar aux Enfers, un texte léger et ironique qui lui permet de survivre. L'opérette a été jouée en 2007 au Théâtre du Chatelet à Paris. A la Libération, Germaine Tillion publie le récit de sa déportation dans Ravensbrück (1946)  et y décrypte le système criminel concentrationnaire.  "Si j'ai survécu, je le dois d'abord et à coup sûr au hasard, ensuite à la colère, à la volonté de dévoiler ces crimes". Combattante pour la liberté, elle crée en 1951, avec le trotskiste David Rousset, la Commission internationale contre le régime concentrationnaire qui dénonce les goulags en URSS. Poursuivant parallèlement ses recherches d'ethnologie, elle retourne en Algérie et y fonde les centres sociaux destinés aux plus démunis. Critiquée pour certaines de ses positions - en 1957, elle rencontre le chef du FLN algérien -, Germaine Tillion est de tous les combats. En 1996, elle apporte son soutien aux sans papiers de l'église Saint-Bernard et lance, en 2004, avec d'autres intellectuels, un appel contre la torture en Irak.

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