Mort d'Hubert Mounier (Cleet Boris) : le chanteur de l'Affaire Louis'Trio décédé d'une rupture aortique foudroyante
[Mis à jour le 3 mai 2016 à 16h59] C'est un musicien, compositeur et chanteur populaire qui nous a quitté ce lundi 2 mai 2016 à l'âge de 53 ans. Cleet Boris, de son vrai nom Hubert Mounier, est décédé d'une rupture aortique foudroyante. Le fondateur et leader de L'Affaire Louis' Trio nourrissait encore plusieurs projets, sa mort a été très brutale. Une rupture aortique est un accident vasculaire rare résultant d'une rupture de la paroi interne de l'aorte et généralement causée par de l'hypertension artérielle.
C'est son ami Benjamin Biolay qui a annoncé le premier la nouvelle de sa mort sur les réseaux sociaux avant qu'elle ne soit confirmée dans l'après-midi par son épouse Gaëlle, sur le compte Facebook de l'artiste. "De nous deux, c'est lui qui savait faire chanter les mots, j'ai du mal à trouver les miens pour vous dire ma peine", a-t-elle écrit.
Ce chanteur, dont les succès remontent au début des années 2000 en solo ("Le Grand Huit", "Voyager léger", "Affaire Classée"), avait connu la célébrité avec son groupe, notamment avec l'album Chic Planète, puis Mobilis in mobile. L'affaire Louis' Trio commence en dans les années 1980 quand Hubert Mounier, alias Cleet Boris, rencontre le guitariste François Lebleu (qui deviendra quant à lui Bronco Junior) et s'adjoint les services de son frère, Vincent Mounier, alias Karl Niagara. Les trois musiciens se tournent vers un "rock rigolo", qui n'a pas peur d'aller piocher dans les rythmes et les sonorités des tropiques, à l'instar des Rita Mitsouko.
Après un passage remarqué au Printemps de Bourges en 1985, L'Affaire Louis'Trio prospère. Le premier album, Chic Planète, sorti en 1987, connait le succès avec notamment sa chanson éponyme mais surtout "Tout mais pas ça" qui vaudra à Hubert Mounier et sa bande une Victoire de la musique la même année (groupe révélation de l'année). Deux autres albums suivront jusqu'en 1990 : Le retour de l'âge d'or et Sans légende, resté dans les mémoires pour le titre "Balle perdue", écrit en hommage au père d'Hubert et Vincent Mounier, touché par une balle perdue lors d'une fusillade dans un bar de Lyon. Suivront L'Homme aux milles vies en 1995, puis L'Affaire Louis' Trio en 1997, dans lequel Hubert Mounier se rapproche de la chanson française, transition parfaite vers sa carrière en solo.
Cleet Boris : un nom de scène et d'auteur
Hubert Mounier a choisi de se faire appeler "Cleet Boris" dès 1979, lorsqu'il monte sur scène pour interpréter ses premières chansons. Pour ceux qui ne l'aurait pas tout de suite repéré, il s'agit bien d'un jeu de mot faisant allusion à une partie de l'anatomie féminine. Le patronyme lui colle toutefois à la peau, lui qui cultivait une image de personnage de BD, aux allures de Tintin et de Manu le rockeur.
"Cleet" Boris était aussi un auteur de bande dessinée reconnu. A partir de 1981, il utilisera cette signature pour ses premières bandes dessinées, publiées dans "Rock and BD". Il se fait alors un nom dans le monde du neuvième art, avec quelques albums marquants : "Le Temple de la paix", "Super Héros", dans lesquels il décrit sa passion pour la musique et pour son groupe. En 2003, il publie un western singulier avec comme personnage principal le monstre de Frankenstein, "La créature". En 2011, il sort une BD intitulée "La Maison pain d'épice", qui accompagne un disque du même nom. Il préparait avant sa mort une BD sur Tarzan, à paraître aux éditions Dupuis.
Le premier à avoir annoncé la nouvelle de son décès est son ami Benjamin Biolay, qui a posté un message ce lundi matin sur Instagram, en guise de légende, sous une photo d'Hubert Mounier : "Mon ami. Mon grand frère. Mon professeur de chanson. Tu vas me manquer atrocement, génie… Je t'aime. [...] Il nous a quitté ce matin. Qu'il repose en paix et tâchez d'être plus délicats si vous commentez". Hubert Mounier avait posté un message sur Twitter dimanche, pour célébrer le 1er mai.
En 2014, Cleet Boris avait publié un roman autobiographique aux éditions Romart, intitulé "Le nombril du monde".