Nathalie Soulié, l'ex-femme de Valls et leurs enfants au coeur d'une polémique policière

Nathalie Soulié, l'ex-femme de Valls et leurs enfants au coeur d'une polémique policière Selon le Parisien, cinq villes de l'Essonne ont été privées de services policiers lundi matin. Tous étaient mobilisés pour la protection de Nathalie Soulié, l'ex-femme de Manuel Valls et de leurs enfants...

C'est le Parisien qui rapporte l'information dans ses colonnes ce mercredi. Selon le quotidien, plus aucun policier n'était disponible dans la circonscription de Brunoy, dans l'Essonne, ce lundi, vers 6 heures du matin. La cause ? Un équipage du commissariat, le dernier disponible, avait été envoyé au domicile de l'ex-épouse de Manuel Valls, Nathalie Soulié. L'ordre de "surveiller la résidence de la famille du Premier ministre" (ils ont quatre enfants) avait été donné par le centre de commandement d'Évry, ville dont Manuel Valls a été le maire jusqu'en 2012. Les policiers de Brunoy étaient alors "l'unique patrouille disponible" dans le secteur. Une zone comptant cinq communes au total : Boussy-Saint-Antoine, Brunoy, Epinay-sous-Sénart, Quincy-sous-Sénart et Varennes-Jarcy. Soit 55 000 habitants soudainement privés de tout recours en cas d'atteinte à leur sécurité. La note confidentielle de la police, citée par le Parisien, précise qu'un seul policier était resté au commissariat, pour répondre au téléphone, épaulé par un collègue affecté au service radio.

La situation s'est rapidement débloquée, indique encore le quotidien, ainsi que l'Express, qui parle d'annulation de l'opération. Un équipage d'Évry aurait réussi à "se libérer" dans l'intervalle, pour "assurer la surveillance de cette personnalité". Mais cette mobilisation inédite, et surtout les conséquences qu'elle aurait pu avoir sur les missions de la police, font désordre. Surtout quand il s'agit de la protection des proches du Premier ministre, déjà épinglé pour l'"évacuation" des SDF du quartier qu'il habite désormais avec sa compagne, Anne Gravoin, à Paris. Cette situation soulève surtout bien des questions sur la protection des personnalités et de leur entourage et sur les moyens qui y sont alloués. Qui protéger ? Quand est-ce réellement justifié ? Avec quels moyens ? Aujourd’hui, ces décisions sont quasi exclusivement réservées au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. La France dispose également d'un service de la protection (SDLP), mais celui-ci, composé d'un peu plus de 1300 policiers, est réservé à la sécurité des dirigeants ou ex-dirigeants du pays. Le reste incombe aux commissariats, déjà débordés.

Selon Claude Carillo, du syndicat de police Alliance, interrogé dans l'article du Parisien, les effectifs sont insuffisants pour assurer à la fois la protection des populations et des biens, ainsi que celle des personnalités publiques. "71 policiers de terrain sont affectés au commissariat de Brunoy", indique-t-il, en plus des 2050 policiers du département de l'Essonne. Des équipes qui se répartissent plusieurs tranches horaires et qui comptent évidement des policiers au repos ou en convalescence. Or ces effectifs sont de plus en plus souvent mobilisés pour protéger des personnalités. Le Parisien indique que deux policiers sont affectés "24 heures sur 24" devant l'appartement de Nathalie Soulié à Évry, "trois autres auprès du rabbin de Ris-Orangis Michel Serfaty", d'autres encore pour le recteur de la mosquée de Courcouronnes, Khalil Merroun...

De quoi mettre la pression sur des effectifs déjà sur-mobilisés avec la menace terroriste et le plan Vigipirate. Les syndicats dénoncent la suppression de plusieurs postes dans le département depuis 2011 et réclament aujourd'hui le renfort de plusieurs centaines de policiers.