Jean Imbert accusé de violences conjugales : une nouvelle plainte déposée contre le cuisinier, cinq femmes témoignent

Jean Imbert accusé de violences conjugales : une nouvelle plainte déposée contre le cuisinier, cinq femmes témoignent Alors qu'une enquête a été ouverte contre Jean Imbert après la plainte pour violences conjugales déposée par l'ancienne actrice Lila Salet. Une deuxième plainte a été déposée.

Certaines accusations concernant le cuisinier Jean Imbert ont donné lieu à une enquête pour violences conjugales. Le parquet de Versailles a indiqué avoir lancé des investigations après la plainte déposée par l'ancienne actrice Lila Salet pour "des faits que la victime situe en 2012-2013". Cette ancienne compagne du cuisinier gagnant de Top Chef avait déposé plainte pour violences et séquestration le samedi 23 août selon ses propre déclarations faites à l'AFP.

Jean Imbert, accusé de violences physiques et psychologiques par quatre femmes dont il a partagé la vie, est désormais visé par les accusations d'une cinquième personne. Cette dernière a également porté plainte et a livré son témoignage dans les colonnes de la Tribune dimanche le 5 octobre.

Une deuxième plainte pour violences

La seconde plaignante dit avoir rencontrer le chef cuisinier en 2010, alors qu'elle a 19 ans et qu'il en a 29. Elle est alors serveuse dans le restaurant que Jean Imbert tient à Paris. "Il avait dix ans de plus que moi, je l'admirais", raconte l'ancienne étudiante en droit au sujet de Jean Imbert qui n'était pas encore célèbre à l'époque. Les débuts de la relation sont heureux, jusqu'aux premières disputes : "Il me rabaissait. Ses mots étaient durs", témoigne le trentenaire. Elle affirme que ces altercations débordent rapidement et que Jean Imbert la jette hors de l'appartement pour la nuit à plusieurs reprises. Les violences physiques arrivent, selon son témoignages, plus tard. "Pour le provoquer, car il m'interdisait de fumer, j'ai allumé une cigarette. Il me l'a prise des mains et l'a écrasée sur mon épaule, à trois reprises", relate l'ancienne conjointe qui évoque aussi une scène durant laquelle Jean Imbert l'aurait griffée au visage avec des photos à l'appui.

La jeune femme, à l'origine de l'inscription de Jean Imbert à Top Chef, raconte aussi ne pas avoir été mentionnée dans les remerciements du cuisinier après sa victoire et lui en avoir fait le reproche et évoque la scène qui se serait passée en suivant : "Il s'est levé et m'a mis une grosse claque au niveau de l'oreille". raconte-t-elle. Le couple se sépare quelques mois plus tard et ne se contacte plus pendant 10 ans.

C'est Jean Imbert qui aurait reprise contact avec elle en février 2025 après les premières accusations de violences selon elle. "Paniqué", le chef cuisinier aurait demandé à la plaignante "d'écrire un texte attestant qu'il n'avait jamais été violent avec [elle], il m'a fait de la peine, j'ai fini par accepter", explique-t-elle. Un acte qu'elle dit regretter après la publication des témoignages de quatre femmes, dont Lila Salet et Alexandra Rosenfeld (sous un faux nom) dans le magazine ELLE : "En lisant, je réalise que je me suis menti, que j'aurais pu tenir exactement les mêmes propos que ces femmes. Je suis dévastée" confie-t-elle. Elle ajoute que c'est la prise de parole à visage découvert de l'ancienne Miss France 2006, le 19 août, qui l'a poussée à témoigner à son tour.

La plainte déposée par Lila Salet

La première plainte déposée contre Jean Imbert, par l'ancienne actrice devenue cheffe d'entreprise Lila Salet, faisait mention  d'un "relation marquée par des disputes et des pressions psychologiques constantes" selon le magazine ELLE qui a pu consulter le document. Avant sa plainte, Lila Salet avait témoigné auprès du magazine disant que Jean Imbert aurait fracassé sa porte à coups de pied et de poing et aurait ensuite plongé son appartement dans le noir. "Il était d’une violence absolue dans ses mots, dans sa manière de me maîtriser", déclarait-t-elle en mai dernier sur ses réseaux sociaux affirmant avoir reçu des "immenses baffes" de la part du cuisinier.

L'ancienne actrice avant déposé plainte une première fois après sa rupture avec le cuisinier, mais elle s'était rapidement retractée de peur de nuire à la carrière du gagnant de Top Chef. La seconde a été motivée par la déclaration d'Alexandra Rosenfeld qui, le 19 août, a révélé être une des femmes accusant Jean Imbert de violences dans une publication sur Instagram.

"Je croyais que le problème c'était moi"

Alexandra Rosenfeld, elle, n'a pas porté plainte contre Jean Imbert en raison du délai de prescription. Mais elle a témoigné dans ELLE et sur ses raisons sociaux. La reine de beauté accuse notamment Jean Imbert de lui avoir mis un "coup de boule" lui ayant fracturé le nez. Au sujet des violences conjugale qu'elle dénonce elle dit : "C'était lent, insidieux… l'emprise. Je ne savais même pas que ça s'appelait comme ça. Je croyais que le problème c'était moi. Je suis restée parce que je l'aimais. J'ai réussi à partir quand il s'est tourné vers une autre. Je ne servais plus à rien, il m'a enfin laissée partir. Quand j'ai essayé d'alerter, de parler, j'ai vu les regards se fermer, je suis devenue l'ex jalouse".

Dans un témoignage poignant, elle raconte comment elle en est arrivée à témoigner : "J'ai d'abord refusé de parler parce que j'avais dépassé tout ça. Mais je savais qu'elles (les autres femmes qui ont pris la parole, NDLR) risquaient de ne pas être crues. Après une grande réflexion j'ai dit oui, pas contre lui, pas par vengeance, mais pour elles.

Alexandra Rosenfeld avait aussi précisé qu'aucune poursuite pénale n'avait été aujourd'hui engagée contre Jean Imbert. Elle exprimait sa résignation par ces mots : "Il n'y a pas de plainte, pas de procès, c'était il y a plus de dix ans et même si j'ai toujours cette radio [de son nez cassé, NDLR], ce qui nous a abîmées ne se voit pas, alors comment le juger…". Avec la plainte déposée par Lila Salet, cet état de fait semble ne plus être établi.

Un témoignage remis en cause par Jean Imbert

Au total cinq femmes ont témoigné des violences conjugales, psychologiques et physiques qu'elles affirment avoir subies de la part de Jean Imbert dans une enquête du magazine ELLE datant du mois d'avril. Comme l'explique le journal Le Parisien, les quatre témoins ont décrit une sorte de schéma répétitif dans le cycle des violences : elles parlent de faits de dénigrement avec une volonté de contrôle et de jalousie excessive, n'hésitant pas à parler "d'emprise".

Le cuisinier devenu célèbre après sa participation dans Top Chef, dément les faits qui lui sont reprochés par les accusatrices, notamment par l'actrice Lila Salet. Il dénonce "des récits biaisés et tronqués". Les avocates de Jean Imbert assurent disposer de "plusieurs éléments matériels" remettant en cause les accusations de l'ancienne actrice. Alors que l'ex-compagne du cuisinier parle de violences durant un week-end à Florence en 2013, les avocates disent pouvoir prouver qu'à la période donnée Lila Salet publiait très régulièrement des photos de promenades et qualifiait le séjour de "Dolce Vita". Elle ajoutent détenir des éléments qui "contredisent objectivement le récit proposé douze ans et demi plus tard par la plaignante".

Jean Imbert dément aussi le récit d'Alexandra Rosenfeld. Le cuisinier aurait des "témoignages et de nombreux messages" de celle qui a été élue Miss France en 2006 faisant "état des violences physiques qu'elle-même exerçait" sur lui, selon ses avocates. Des éléments qui traduiraient selon les conseils "la violence verbale, les insultes répétées et le dénigrement dont [le cuisinier] était l'objet – sans jamais y répondre avec la moindre agressivité".