Résultat législatives : la Belgique dans le secret avant tout le monde ?
Bruxelles pourrait bien devenir la capitale de la France un court instant, entre 19 heures et 20 heures ce dimanche. En tout cas virtuellement. En publiant les résultats des législatives avant l'heure légale à Paris, de nombreux sites Internet belges, qui ne se sentent pas tenus par la règle qui impose aux médias français d'attendre la fermeture du dernier bureau de vote pour publier des estimations devraient attirer, comme lors de la présidentielle, des centaines de milliers d'internautes hexagonaux.
La RTBF, Le Soir, La Lire Belgique, RTL Info sont les quatre médias qui s'apprêtent à rendre les estimations du second tour des législatives publiques. La RTBF a ainsi annoncé qu'elle rendrait ces chiffres publics à partir de 19h20. Des estimations justement, qui peuvent encore, comme tout sondage, encore bouger d'ici la publication des résultats définitifs par le ministère de l'Intérieur. Mais le nombre de candidats étant considérablement réduit depuis le premier tour, et l'élection se limitant désormais à des duels et à une poignée de triangulaires, la question devrait cependant être vite tranchée sur le Web.
Les médias belges ne sont évidemment pas les seuls à être dans le secret. Dès le milieu d'après-midi, les médias français reçoivent des estimations des instituts de sondages. Des chiffres obtenus, soit par des sondages réalisés à la "sortie des urnes", c'est-à-dire ne interrogeant les électeurs qui viennent de glisser leur bulletin dans l'urne, soit en se basant sur les premiers dépouillements effectués dans des bureaux de votes ayant fermé à 18 heures.
Mais les rédactions françaises, qui disposent donc de ces études, se sont interdites jusqu'à aujourd'hui de dévoiler leurs résultats. Et elles ne devraient pas plus le faire ce dimanche et pour cause : la Commission des sondages, gendarme des enquêtes réalisées lors des élections notamment, à promis une amende de 75 000 euros à toute personne posant violer l'embargo. Pour des personnes morales, c'est-à-dire des entreprises comme des médias, celle-ci peut atteindre 375 000 euros. CQFD.