Christine Boutin : les dons entre partis sont monnaie courante

Christine Boutin : les dons entre partis sont monnaie courante La présidente du Parti chrétien démocrate affirme avoir touché 680 000 euros de l'UMP. Une pratique ordinaire en politique.

Christine Boutin avait fait parler d'elle pendant la campagne présidentielle. Reprochant d'abord à l'UMP et l'Elysée de l'empêcher de réunir les 500 parrainages d'élus nécessaires à sa candidature, la présidente du PCD, le Parti chrétien démocrate, s'était finalement retirée de la course. Dans le magazine Valeurs actuelles, l'ancienne ministre du Logement affirme que ce retrait lui a valu un geste financier de l'UMP. "J'ai passé une alliance avec Nicolas Sarkozy en février, quand j'ai retiré ma candidature à la présidentielle. En le soutenant, je renonçais aux 800 000 euros de financement public de ma campagne, somme que j'avais déjà dépensée. Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce que cette somme me soit remboursée par l'UMP".

Pour l'heure, l'ancienne candidate n'aurait touché "que" 500 000 euros, et devrait bientôt en recevoir 180 000 autres. Elle réclame donc encore 120 000 euros à l'UMP pour arriver au total promis par l'ancien chef d'Etat. "J'ai malheureusement dû me battre pour commencer à en voir la couleur. J'ai même dû vendre ma permanence pour solder une partie de ma dette." Malgré la polémique née de ces déclarations, ce don entre partis n'est pas une pratique isolée. Ainsi, déjà en 2009, le parti de Christine Boutin avait tiré prsè d'un tiers de ses revenus de dons d'autres partis. La même année, le Nouveau centre voyait ses revenus composés à plus de 77 % de ces dons et plus des trois quarts des revenus du Parti radical de Jean-Louis Borloo venaient de l'UMP (1 million d'euros). En 2010, 150 000 euros des revenus du parti de Christine Boutin étaient à nouveau issus d'autres formations politiques, selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Cette affaire de gros sous ajoute un point de dissension entre les deux adversaires pour la présidence de l'UMP. Jean-François Copé, qui compte cette femme politique parmi ses soutiens, défend sa demande d'argent, quand François Fillon la rejette. Le trésorier de l'UMP, Dominique Dord, qui se trouve être dans le camp Fillon, a d'ailleurs exprimé son étonnement : "Je tombe des nues et j'ai d'ailleurs demandé à Christine Boutin de me transmettre la copie d'une lettre, une convention ou un engagement pouvant justifier une telle somme". Depuis ses défaites à la présidentielle et aux législatives (accompagnées d'une amende salée pour non respect de la parité), l'UMP connait une crise sans précédent de ses financements. Le financement des partis politiques est en effet grandement dépendant de leurs résultats aux élections.

EN VIDEO – En décembre 2011, Christine Boutin était encore en guerre contre l'Elysée et l'UMP. Selon elle, ils bloquaient l'obtention des 500 signatures nécessaires pour qu'elle soit candidate à la présidentielle.

"Christine Boutin en guerre contre l'Elysée et l'UMP"

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