Pierre Moscovici : l'affaire du "dodo de Mosco" énerve le ministre
"Mais qu'est-il arrivé à la voix de la France en Europe ?" s'interrogeaient deux journalistes britanniques de Reuters dans une de leurs dépêches publiée le 24 avril. Les reporters faisaient référence à une mini sieste de Pierre Moscovici lors d'une récente séance de négociations sur Chypres avec ses partenaires européens. Fatigué après des heures à parlementer tard dans la nuit, le ministre de l'Economie se serait tout bonnement endormi selon l'agence qui évoque une réunion ayant eu lieu " un dimanche du mois dernier", lors du deuxième jour des négociations sur le cas chypriote. Pire : les discussions se seraient poursuivies sans "la voix de la France", les collègues de Moscovici ayant préféré laisser le ministre assoupi plutôt que de se soucier de son avis. Selon "plusieurs témoins", c'est d'ailleurs Christine Lagarde, l'ancienne ministre de l'Economie aujourd'hui directrice du FMI, qui aurait finalement réveillé Moscovici.
Il y a peu, Le Monde évoquait un épisode similaire dans ses colonnes, affirmant que Pierre Moscovici s'était "longuement assoupi" lors de discussions ayant lieu entre le 24 et le 25 mars. Mais la dépêche en anglais de Reuters a cette fois fait sortir le ministre de ses gonds. Sur Twitter l'hôte de Bercy a exprimé sa colère : "Non, je ne dors pas pendant les négociations et Christine Lagarde ne me réveille pas, oui la France parle et pèse : stop au "french bashing", a-t-il lancé ce mercredi en milieu d'après-midi. Puis il est revenu sur cette "affaire", indigné, un peu plus d'une demi-heure plus tard : "Inventer une histoire puis la romancer à partir d'une fausse information jamais vérifiée pour dénigrer un pays : c'est ça, le "french bashing". Pierre Moscovici vivrait d'autant plus mal cette affaire qu'il voulait, le 24 avril, convaincre précisément du poids de la France en Europe et de sa faculté à réorienter la politique des 27 vers plus de croissance.

EN VIDEO - Pierre Moscovici est aussi pris pour cible dans l'affaire Cahuzac. Le 18 avril, il devait réaffirmer avoir tout ignoré du compte caché de l'ex-ministre du Budget, lors d'une audition houleuse devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.