François Fillon : rupture consommée avec Nicolas Sarkozy ? [Vidéo]

Les divergences entre François Fillon et Nicolas Sarkozy se font désormais plus explicites. Dans un documentaire diffusé sur France 3 le 8 mai, l'ancien Premier ministre, comme d'autres proches de l'ex-président, se confient.

Le documentaire, signé Franz-Olivier Giesbert, diffusé le 8 mai sur France 3, donne un nouvel éclairage sur l'exercice du pouvoir tel que l'envisageait Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Protocole, attitude, ligne et tactique politiques : plusieurs de ses proches se lâchent sur ce qu'a réalisé l'ancien président de la République à la tête de l'Etat. Parmi eux, François Fillon, surprenant de franchise, qui exprime plusieurs divergences, notamment sur la façon dont il fallait appréhender le Front national : "Nicolas Sarkozy pense que le Front national est à combattre parce qu'il peut nous faire battre. Moi, parce que le FN est en dehors des limites du pacte républicain tel que je le considère". Une divergence qu'il estime être une "différence irréconciliable".

Si l'ancien Premier ministre affirme sa différence, ce n'est probablement pas par hasard. Lancé dans la course pour 2017, François Fillon entend montrer qu'il a une autre conception des institutions que Nicolas Sarkozy et une vision de la France qui lui est propre. "En 2007, Sarkozy croit que ça va s'arranger. Moi, non" dit-il, ajoutant que les relations entre l'Elysée et Matignon étaient parfois tendues. François Fillon aurait-il pu claquer la porte au nez de l'ancien chef de l'Etat ? L'homme lui a "donné plusieurs fois [s]a démission" finit-il par concéder, sans que Nicolas Sarkozy ne l'accepte.

François Fillon n'est pas le seul à parler librement. Alain Minc, qui évoque un "dérapage institutionnel hallucinant" tente de qualifier son style : "Les erreurs qu'il a faites, ce sont toujours des erreurs qui consistent à aller ou à être... Tout de suite, trop rapide sur la balle. Au tennis, il est comme un type qui serait toujours au filet... La balle liftée, du fond de court, qui retourne dans le coin gauche, ça, c'est du jeu à la Mitterrand. C'est pas Sarko". 

Autre observatrice qui témoigne dans le documentaire, Catherine Nay, qui insiste sur le poids de sa vie privée pendant les premiers mois de son quinquennat : "Il disait : 'J'aime pas cette vie-là, et puis je ne vais faire qu'un quinquennat parce qu'après, voilà, je gagnerai de l'argent...' Tous les gens qu'il voyait, à qui il racontait ça, disaient : 'Mais quelle vulgarité !' En fait, qu'est-ce qu'il disait ? Il ne parlait pas aux gens, il parlait à Cécilia".

 France 3 consacre deux documentaires "Historie immédiate", dans une soirée intitulée "Nicolas Sarkozy, un an après" mercredi 8 mai. A 20h45 : "Nicolas Sarkozy : secrets d'une présidence", suivi de "La droite a-t-elle tué Nicolas Sarkozy ?"

Extraits :

François Fillon prend ses distances avec Nicolas Sarkozy 

Nicolas Sarkozy, malheureux à l'Elysée ?