François Hollande : miné, renfrogné, le président va-t-il craquer ?

François Hollande : miné, renfrogné, le président va-t-il craquer ? L'Express consacre cette semaine un article au moral du chef de l'Etat. Derrière une image chaleureuse de blagueur né, François Hollande serait de plus en plus renfrogné par les péripéties de son gouvernement.

En termes d'image, François Hollande a toujours voulu se placer aux antipodes de Nicolas Sarkozy. Le président de la République joue ainsi la partition de l'homme calme, posé et même jovial quand son prédécesseur marquait par son côté éruptif et colérique. Mais "Monsieur Petites blagues" comme l'ont surnommé ses adversaires peut aussi oublier sa légendaire bonhommie en coulisse. Sa cote de popularité en berne et les couacs incessants du gouvernement, n'arrangent rien.

C'est l'Express qui l'affirme dans une de ses enquêtes : "l'exaspération craquelle" chez François Hollande et ce "de plus en plus souvent". L'hebdo cite d'abord le récent "bug de communication" de Jean-Marc Ayrault qui a repoussé la "pause fiscale" en 2015 alors que Hollande l'avait promise "dès 2014".  Au début, ce dernier n'aurait rien laissé paraitre. Mais très vite, son agacement a été palpable. Lors d'un séminaire (sur l'industrie du numérique) qui a suivi une entrevue avec son Premier ministre, le François Hollande aurait affiché une mine "renfrognée" puis se serait emporté contre un fascicule présenté par des diplomates : "technocratique", "jargon", lancera un chef de l'Etat "maxi énervé" selon un participant.

 

Des collaborateurs malmenés

Dans le dossier des retraites, ce sont les fuites distillées dans la presse qui l'auraient fait sortir de ses gonds. Au point que François Hollande aurait littéralement "fulminé" et décidé d'écarter tous les conseillers des derniers arbitrages. "Ils n'ont pas à être informés", lancera-t-il à ses ministres, surpris. L'Express rappelle aussi quelques bruits entendus dans les couloirs de l'Elysée. François Hollande prendrait régulièrement à parti ses collaborateurs et parfois en public. "Vous ne m'apportez pas de conseils", "Vous ne servez à rien", "C'est moi qui décide", aurait par exemple lâché le président, décrit par un habitué comme un "dictateur-né".

Dernière anecdote citée par l'e journal : celle du discours express de François Hollande à l'Elysée après les aveux de Jérôme Cahuzac au printemps. Le président, agacé par le nombre de collaborateurs assistant à l'enregistrement et incapable de se concentrer, aurait vertement demandé à tout le monde de sortir.

Derrière la façade joviale, François Hollande cacherait ainsi un patron pinçant voire méchant et un président déstabilisé moralement par l'impopularité. La lutte Valls-Duflot sur les Roms, pour laquelle il a été depuis contraint à un recadrage, n'a sans doute rien arrangé.

EN VIDÉO - François Hollande a rappelé mercredi 2 octobre à tous les ministres, lors du Conseil des ministres, "les règles d'unité et de solidarité" qui doivent prévaloir au sein du gouvernement, quelques jours après la mise en cause de Manuel Valls par Cécile Duflot à propos des Roms.

"Hollande rappelle aux ministres les "règles d'unité""