La campagne des municipales 2014 est terminée
[Mis à jour le 29 mars 2014 à 20h31] Depuis vendredi minuit, les candidats aux municipales sont réduits au silence. Dans les 6500 communes pour lesquelles un second tour s'avère nécessaire ce dimanche 30 mars, la campagne est désormais terminée. La loi interdit toute communication et toute propagande aux prétendants, mais aussi toute publication d'estimations, de sondages ou de résultats avant dimanche 20 heures, horaire précis de fermeture des derniers bureaux de votes. Cette période de calme avant la tempête est salvatrice pour les électeurs mais extrêmement tendue pour les candidats. Les cabinets se réunissent dans le secret pour analyser les toutes dernières enquêtes, jauger les dernières déclarations et tenter d'avoir un premier ressenti du terrain. Mais dans tous les cas, les jeux sont faits.
La campagne s'est visiblement tendue à l'approche du 2eme tour des municipales ce dimanche 30 mars. L'abstention énorme du premier tour, la percée du FN, les débats sur le "front républicain" et surtout la rivalité droite-gauche exacerbée, à un moment très compliqué pour l'exécutif, aura provoqué de nombreux débats à travers le pays et, çà et là, de virulentes polémiques. Les attaques des derniers adversaires en lice se sont faites plus pointues comme à Paris, où le duel Hidalgo-NKM s'est terminé par un débat proche de l'inaudible entre les deux candidates sur RTL et I-Télé, tant les joutes étaient sombraient souvent dans la cacophonie. Les deux candidates se sont successivement accusées de mensonge sur la pollution, les transports, la fiscalité, le logement, sans qu'on puisse réellement distinguer leurs principales propositions.
Sur les ondes de la radio France Bleu, un débat entre les trois candidats toujours en course à Béziers, Robert Ménard, soutenu par le FN, l'UMP Elie Aboud et le socialiste Jean-Michel Du Plaa a lui aussi tourné à la foire d'empoigne dans les toutes dernières heures de campagne officielle. A Perpignan, autre point chaud, les deux candidats, l'UMP Jean-Marc Pujol et le frontiste Louis Aliot se sont aussi accusé mutuellement de leurs accointances supposés avec des groupes extrémistes de droite. Quand l'un soulignait la proximité son rival avec Dieudonné ou le polémiste nationaliste Alain Soral, l'autre rappelait le passé de son adversaire au sein du groupe d'extrême droite Occident...
Du côté du gouvernement, c'est un remaniement rapide qui est annoncée par la presse. François Hollande devrait modifier considérablement son équipe après la déconvenue annoncée de la gauche. On annonce donc une équipe resserrée, "de combat", autour d'une quinzaine de ministres à la tête de grands "pôles ministériels". De quoi pronostiquer la fusion de plusieurs portefeuilles. Dans la presse, plusieurs informations ont fuité sur les états d'âmes de certains ministres en sursis ou sur les membres de cabinets qui, comme à Bercy, ont déjà reçu un e-mail leur demandant de faire le ménage dans leurs dossiers personnels et leur donnant des consignes sur la destruction de leurs fichiers informatiques avant leur "départ"... Acculé, François Hollande pourrait se séparer de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour incarner un nouveau cap.
Sur les réseaux sociaux et sur Twitter notamment la campagne a pris une autre tournure. Le hashtag #RadioLondres, censé livrer des indications secrètes sur les grandes tendances du scrutin dimanche avant 20 heures a été détourné par des militants pour continuer à faire campagne avec des messages codés grossiers, ne laissant aucun doute sur leurs intentions. "Le flanby est fait pour être renversé, je répète, le flanby est fait pour être renversé. #RadioLondres", "Aujourd'hui on n'oublie pas de mettre du désherbant sur les rosiers ! #RadioLondres", "Le balai bleu fait le ménage Printanier ...Je répète ...le balai bleu fait le ménage printanier ...#RadioLondres", " #RadioLondres les quenelles sont cuites, je répète, les quenelles sont cuites"... Nombre de messages avaient dès le premier tour investi le réseau social. Une manière de poursuivre la propagande électorale, sans tomber sous le coup de la loi.