Les enjeux du 2eme tour des municipales 2014 à Paris, Lyon et Marseille 

Les enjeux du 2eme tour des municipales 2014 à Paris, Lyon et Marseille  Le 2ème tour des élections municipales sera décisif à Paris, Lyon et Marseille. Voici la synthèse de la situation dans les trois plus grandes villes de France.

A Paris, le duel NKM-Hidalgo s'annonce serré. Dimanche dernier, Nathalie Kosciusko-Morizet a créé la surprise. Avec 35,9 % des voix, les listes UMP-UDI-MoDem ont pris la première place sur l'ensemble de la capitale. Face à elles, les candidatures portées par la socialiste Anne Hidalgo, ont recueilli 34,4 % des suffrages selon le résultat des municipales à Paris. Cependant, l'élection se joue par arrondissements, puisque ce sont des élus de chacun d'eux qui forment ensuite le conseil de Paris. Aux municipales de 2008, comme à l'élection présidentielle de 2012, la moitié est de la capitale se montre plutôt favorable aux candidats de gauche, tandis que les quartiers ouest votent en grande partie pour des listes de droite. Les maires des 1e, 6e, 16e et 17e arrondissements ont ainsi étés élus dès le premier tour (le premier revient à la gauche, les autres à la droite).
Seize arrondissements demeurent donc en jeu dimanche ce 30 mars pour le 2eme tour des municipales. Parmi eux, le 5e, fief des Tibéri ou encore le 9e, où 56 voix seulement sépareraient les listes de droite et de gauche. Autres arrondissements clefs, le 14e et 15e. C'est là, dans ces quartiers très indécis, que se présentent Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) et Anne Hidalgo (PS). Facteur à prendre en compte : le taux de participation. Dimanche dernier, l'abstention à Paris atteignait 43,73 % des inscrits, soit nettement plus que moyenne nationale de 36,45 %. Anne Hidalgo peut compter sur le report des voix écologistes, puisque PS et EELV ont fusionné entre les deux tours. Le Front National (6,3 % dimanche dernier) n'a pas donné de consigne de vote.
A Marseille, Gaudin est favori contre Mennucci. Le jeu marseillais se joue à trois. Jean-Claude Gaudin, maire depuis 1995, a pris un avantage certain au premier tour : les listes UMP-UDI-MoDem ont réuni 37,6% des voix sur l'ensemble de la cité phocéenne. Dans le résultat des municipales à Marseille le Front national se place en deuxième position, en réunissant 23,2% des suffrages. Grosse déception, en revanche, pour la gauche. La liste PS-EELV menée par Patrick Mennucci ne réunit que 20,8% des voix. Mais à Marseille, l'élection se fait par secteurs, qui regroupent chacun deux arrondissements.
Une partie des représentants de chaque secteur devient membre du conseil municipal de Marseille. Huit des neuf secteurs sont à pourvoir au deuxième tour, puisque le 4e a d'ores et déjà élu la liste menée par Jean-Claude Gaudin. Six secteurs ont vu un candidat de droite en tête au premier tour. Les deux exceptions sont le 7e, où le candidat FN Stéphane Ravier est arrivé à la première place, et le 8e par la socialiste Samia Ghali. Patrick Mennucci n'est arrivé qu'à la deuxième place dans le 4e secteur. Il espère que le soutien du Front de Gauche pourra faire pencher la balance dans un sens plus favorable. D'autant que l'abstention pourrait peser sur les résultats. Au premier tour, seuls 57% des inscrits s'étaient rendus aux urnes.
A Lyon, Collomb a l'avantage. Le maire sortant semble bien placé. En réunissant 35,7% des voix dimanche dernier, le candidat PS dispose de plus de cinq points d'avance sur son rival UMP-UDI, Michel Havard (30,5%) sur l'ensemble de la commune. A la troisième place, les listes Front national, menées par Christophe Boudot, s'arrogent 12,2% des votes lyonnais. Mais à Lyon comme à Paris, les résultats des municipales à Lyon se jouent par arrondissements. Le premier tiers des conseillers de chaque arrondissement forme en effet le conseil municipal de Lyon. Les listes PS sont arrivées en tête dans six des neuf arrondissements de la cité (3e, 4e, 5e, 7e, 8e, 9e).
En revanche, l'alliance UMP-UDI est arrivée en première position dans le 2e. Mais elle a surtout remporté dès le premier tour le 6e arrondissement. Deux incertitudes majeures pourraient peser sur le vote. En premier lieu l'abstention. Seuls 56,09% des inscrits se sont déplacés aux urnes au premier tour. En deuxième lieu, le poids des autres listes. Si les candidats écolos (EELV) regroupé derrière Etienne Tête ont intégré les listes du maire sortant, le Front de gauche se maintient dans les 1e et 4e arrondissements. Le Front national est également présent dans sept zones.