François Hollande : déclarations, annonces, regrets... Son interview en 10 points
Deux ans au pouvoir : "La France a failli déposer son bilan"
François Hollande reconnait ne pas avoir assez communiqué sur l'état du pays à son arrivée à l'Elysée, il y a deux ans : "J'aurais pu aller plus vite, alerter davantage les Français sur la situation, réagir plus promptement sur des débats qui étaient trop long comme le mariage pour tous ou appliquer des dispositifs avec plus de force". Plus tard, le président a été interpellé par un auditeur chef d'entreprise, mécontent des charges : "Si je gérais mon entreprise comme vous gérez le pays, je déposerais le bilan". Le président a répliqué : "La France a failli déposer son bilan quand je suis arrivé".
Economie : "On devrait taire aux Français que ça va mieux ?"
François Hollande a insisté sur les prévisions de croissance annoncées par la commission européenne Un taux de croissance de 1,5 % de croissance en 2015 est encourageant pour le président : "On devrait taire aux Français que ça va mieux ?"
Impôts : un nouveau barème pour les revenus modestes
En septembre, le gouvernement proposera une modification du barème de l'impôt sur le revenu qui s'appliquera dès janvier 2015. Objectif annoncé par le président de la République : éviter que les classes moyennes et populaires (1 smic à 1,3 smic) ne passent pas à la tranche supérieure.
Gayet, Trierweiler : "J'ai toujours été digne"
"La vie privée relève la vie privée" a balayé le président de la République, interrogé par Jean-Jacques Bourdin. "Il y a toujours à avoir une relation simple avec les Français. Qu'ils me jugent sur ce que je fais" a déclaré le président, qui juge avoir "toujours été digne. Jamais je n'ai été dans une forme de vulgarité ou grossièreté".
Alstom : "L'offre n'était pas suffisante"
Le président s'est exprimé sur l'offre de rachat d'Alstom par General Electric : "J'ai fait dire à Arnaud Montebourg que l'offre de GE n'était pas suffisante", a expliqué François Hollande. Il dit "assumer" l'intervention de l'Etat sur le dossier et la mise en concurrence de l'offre avec pour obtenir un "mieux disant" sur l'emploi. "L'Etat n'est pas au capital", a justifié le président, mais Alstom répond aux "commandes de l'Etat".
Réforme territoriale : les régionales repoussées en 2016 ?
Le président de la République a précisé le calendrier de la réforme territoriale annoncée en janvier. De fait, les élections régionales, programmées pour 2015, pourraient être repoussées l'année suivante. "Il me semble intelligent de faire des élections départementales et régionales avec le nouveau découpage" a déclaré François Hollande, évoquant 11 à 12 régions, ainsi qu'une profonde réforme du département : "Les conseils généraux ont vécu : une réforme majeure doit être portée. Il n'y a plus de temps à perdre. On verra alors qui sont les conservateurs et qui sont les réformateurs".
Jeunes jihadistes : tolérance zéro
Le président souhaite mobiliser les services de l'Etat pour qu'aucun jeune ne puisse "s'échapper" pour un combat qui n'est pas le sien. Il a également déclaré que "la polygamie n'a pas sa place en France".
Ukraine : les élections doivent avoir lieu
Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur la situation de l'Ukraine, le président de la République a indiqué que la France et l'Allemagne devaient faire "pression" sur Poutine et la Russie pour que les élections du 25 mai aient lieu. François Hollande a également émis des reproches à peine voilés envers les Etats-Unis, qui ont refusé une intervention de l'Occident en Syrie.
2017 : Pas de candidature Hollande si le chômage ne recule pas
A plusieurs reprises, François Hollande a demandé à être jugé "à la fin du quinquennat". Le président de la République a confirmé qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle de 2017 si le nombre de chômeurs ne reculait pas. "Comment être candidat si le chômage ne baisse pas ? Si j'ai échoué sur la croissance, le chômage et le déficit, comment pourrais-je dire : "j'ai la solution !" ?"
Fin du quinquennat : "Rien à perdre"
Le président a dessiné les contours de la deuxième partie de son mandat : "Je ne suis pas un président qui doit être dans le regret, je dois être un président qui est dans le rebond. Maintenant, je veux qu'il y ait des résultats. Je vais tout faire pour qu'ils soient perceptibles par le Français. Je veux que ce soit un quinquennat de changement. Moi je n'ai rien à perdre."