Le FN plombé par des emplois fictifs ?
Voilà qui fait désordre à quelques jours d'une élection qu'on prépare avec acharnement depuis des mois. Le Front national est au centre d'une enquête de l'Olaf, l'organisme anti-fraude de l'UE, à la demande du Parlement européen, au sujet de salaires versés à des collaborateurs d'eurodéputés FN. Alors que Marine et Jean-Marie Le Pen, mais aussi Florian Philippot sont toujours élus au Parlement européen avec 21 autres députés FN, une vingtaine d'assistants parlementaires (4 assistants accrédités à Strasbourg ou à Bruxelles et 16 assistants en circonscription), chargés de travailler aux dossiers européens, auraient en fait été affectés à d'autres missions. Le tout aux frais de l'UE.
Le Parlement évoque d'éventuelles "irrégularités financières commises par le parti français Front National", dans un communiqué et a écrit à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, pour lui faire part de ses soupçons. Au total, les "emplois fictifs présumés" (puisque c'est bien de cela qu'il s'agit), auraient coûté 7,5 millions d'euros à l'UE, un chiffre avancé par le Monde avant d'être confirmé par l'AFP citant "une source parlementaire". Alors que le parti a remporté les dernières européennes en France et qu'il est crédité de 30 % des suffrages aux prochaines élections départementales, il est ainsi épinglé. Les assistants parlementaires qui font l'objet de soupçons, figurent à l'organigramme du Front national, ce qui pourrait prouver qu'ils ont des responsabilités politiques au sein du parti. Responsabilités qui pourraient, selon le Parlement européen, entrer en contradiction avec leur travail auprès des parlementaires européens, avec lesquels ils sont pourtant liés par un contrat de travail.