L'UMP piégée par le FN ?

L'UMP piégée par le FN ? Combien de sièges de conseillers départementaux le Front national est parvenu à gagner ? Le parti de Marine Le Pen pourrait, s'ils sont nombreux, arbitrer le troisième tour et mettre l'UMP dans l'embarras.

Si l'UMP remporte ce dimanche les élections départementales en s'imposant dans une grande majorité de conseils départementaux, Nicolas Sarkozy aura de bonnes raisons de se réjouir, la première d'entre elles étant que son parti aura démontré sa capacité à s'affirmer comme le véritable parti d'opposition. Mais le patron de l'UMP aura aussi des raisons de s'inquiéter de la très probable poussée du Front national, qui vise l'élection d'une centaine de conseillers départementaux. Une fois les résultats des départementales connus, en effet, interviendra dans les départements un "troisième tour", les élus désignant quelle formation prendra bien la tête du conseil départemental. La droite sera donc confrontée à un nouveau problème : faudra-t-il accepter d'être élu avec les voix des conseillers frontistes ? Nicolas Sarkozy a prévenu qu'il excluerait du parti tous ceux qui conclueraient une alliance avec le FN. Mais quid de ceux qui privilégieraient plutôt une entente ? Le président de l'UMP pourrait avoir à réaffirmer sa ligne en la matière, mais aussi à prouver son autorité sur ses élus, le tout sur fond de nouvelles déclarations de tous bords sur le "ni-nisme".

L'UMP pourrait ainsi se faire "piéger" lors de ce troisième tour des départementales, en laissant apparaître une certaine porosité avec le Front national, sauf si la consigne officielle est de refuser clairement les voix FN. Dans cette perspective, l'UMP sera-t-elle prête à laisser le un ou deux départements aux socialistes s'ils sont mieux placés et possèdent davantage d'élus, voire à édicter une consigne nationale pour acter cette stratégie ? C'est l'option qu'aurait choisi Nicolas Sarkozy avec son état major. Mais la droite pourrait alors être taxée de s'allier avec la gauche par certains militants et donnerait également du grain à moudre au Front national qui ressortirait son vieil argumentaire sur l'UMPS. Dans le JDD, Marine Le Pen a, elle, annoncé la couleur, lors de ce troisième tour : "Nous ne négocierons rien. Mais nous ferons de la politique".

EN VIDEO - Nicolas Sarkozy n'a pas épargné le PS ni Manuel Valls durant la campagne :

"Sarkozy fait son "stand-up" et tacle Valls au passage"