Les surprises qui pourraient arriver dimanche

Les surprises qui pourraient arriver dimanche Contrairement à ce que pourraient laisser penser le flux de sondages, le premier tour des élections n'est pas joué. Sur 2054 cantons, beaucoup de surprises pourraient survenir.

Qui peut croire que tout est déjà joué avant le vote des électeurs ce dimanche 22 mars ? Les sondages effectués depuis des semaines, qui donnent le FN en tête au coude à coude avec la droite pour ce premier tour, sont des estimations nationales. En réalité le scrutin de dimanche n'est pas national. Il serait plus juste de parler de 2054 élections départementales, puisque dans chaque canton, les situations sont différentes, avec des configuration locales, des enjeux et des candidatures singulières à chaque territoire. Il y aura donc des écarts considérables et des surprises. Même si dans les médias et lors des meetings politiques, les chefs de parti ont "nationalisé" la campagne, les attentes locales existent. Des "petits candidats", qui ont joué la proximité, la présentation de projets de quartier, et ceux qui entretiennent de bonnes relations avec leurs administrés feront sans doute des scores leur permettant de déjouer les pronostics.

A l'échelle nationale, tout de même, les enjeux sont tels que de grosses surprises pourraient avoir des conséquences importantes sur le second tour. Certains départements de gauche pourraient être en mesure de basculer à droite si l'absentéisme des électeurs socialistes est plus consérable que prévu. En Ile-de-France, la surprise viendrait du département de l'Essonne, département où la gauche est bien ancrée et où Manuel Valls était député, mais aussi du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne. Un ballotage favrorable à la droite à l'issue des résultats des élections du premier tour serait déjà un tremblement de terre pour ce bastion de la gauche depuis des décennies. En Bretagne, il serait surprenant mais pas impossible que la droite termine ce dimanche en position de l'emporter en Ile-et-Vilaine. Un coup de semonce pourrait aussi venir de la Loire-Atlantique où la gauche apparaît divisée.

EN VIDEO - Coup de projecteurs sur la possible surprise dans le Val-de-Marne :

"Départementales: la droite convoite le bastion PCF du 94"

Si dans l'ensemble, si la droite pourrait reprendre sans trop forcer 20 à 30 départements à la gauche, des ballotages favorables de l'UMP-UDI de la Haute-Garonne, de la Corrèze, de la Charente, du Cher, de la Haute-Saône et du Doubs pourraient en revanche déclencher l'état d'alerte de la gauche et du PS.

Les plus grosses surprises pourraient provenir du résultat à l'élection du FN. Alors que l'on annonce le parti de Marine Le Pen très haut et que 4 départements sont dans son viseur (l'Oise, l'Aisne, le Var et le Vaucluse), il se pourrait que les candidats frontistes ne soient en réalité pas assez nombreux à être finalement en mesure de se faire élire dimanche 29 mars pour conquérir le moindre département.

Enfin, la véritable surprise de ce premier tour des élections départementales serait que le parti socialiste résiste et se maintienne au second tour dans au moins deux-tiers des cantons. Au vu de la catastrophe annoncée par les sondages, ce serait pour l'exécutif et sa majorité un petit soulagement avant d'aborder le second tour.