Jean-Marie Le Pen : sa réponse cinglante à sa fille Marine

Jean-Marie Le Pen : sa réponse cinglante à sa fille Marine Elle veut sa "mort", mais non, on ne peut pas l'exclure du Front national, à moins de mettre à mort le parti. Jean-Marie le Pen a répondu à sa fille Marine dans un feuilleton qui promet de durer.

[Mis à jour le 9 avril 2015 à 13h56] Dans le tourbillon médiatique, le "menhir" a pris la parole. Jean-Marie Le Pen a honoré une interview prévue à Radio Courtoisie hier soir et une autre à RTL ce matin. Et il a évidemment répondu aux questions sur son éventuelle exclusion du FN après ses propos réitérés sur les chambres à gaz, qualifiées de "détail de l'histoire". Pour celui qui est encore président d'honneur du Front national, pas question d'abandonner sa candidature en PACA lors des prochaines régionales. A 86 ans, Jean-Marie Le Pen compte bien concourir en décembre. Mais il écarte également toute exclusion du FN, alors que Marine Le Pen devrait trancher son cas dans la journée avec une réunion de l'état-major du parti et livrer son verdict au 20 heures de TF1 ce soir.

"Marine Le Pen souhaite ma mort", a tout simplement déclaré Jean-Marie Le Pen au micro de RTL en fin de matinée, reconnaissant que cette hypothèse était "possible", mais que la présidente du Front national ne devait en revanche pas s'attendre à la "collaboration" de son père. Si le FN décidait de bannir son vieux fondateur, il prendrait alors une décision "complètement folle" selon le principal intéressé qui prédit des "remous considérables" liés au "prestige" que Jean-Marie Le Pen pense avoir conservé "assez naturellement au sein du Front National". Une menace de la part du vieux lion qui pourrait rugir encore avant de partir ? Ce dernier pense en tout cas que sa propre fille sous-estime son aura au sein des militants du FN. L'eurodéputé, certain de ses soutiens, évoque ainsi une "perte d'influence qu'elle ne mesure sans doute pas".

Pour Jean-Marie Le Pen, deux scénarios possibles

"Mon exclusion est impensable, à moins d'un congrès extraordinaire qui signifierait la mort du FN", avait déjà indiqué Jean-Marie Le Pen au Point, à la sortie de son interview pour Radio Courtoisie hier. A l'antenne, l'ancien candidat à l'Elysée avait auparavant vanté son "expérience des épreuves" et du "combat politique" qu'il juge "quelque fois plus difficile que le combat sous les armes". Puis il a livré en creux une critique de la ligne suivie par sa fille depuis 2011 au Front national, tentant de lisser le discours du parti pour percer à la présidentielle de 2017. "Moi je suis un homme sans détour, je marche droit", a indiqué Jean-Marie Le Pen, évoquant également la poursuite de sa carrière politique malgré son grand âge : "Tant que le patron ne me rappellera pas, je continuerai à marcher", a-t-il lâché dans une tirade empreinte de spiritualité. Dans un communiqué publié hier, il indiquait vouloir se défendre devant les instances du FN, notamment celles chargées des investitures aux régionales, disant vouloir exposer son "point de vue, celui d’un homme politique responsable, libre, qui a toujours marché tête haute et mains propres". A bon entendeur...

Jean-Marie le Pen devrait selon toute vraisemblance se voir retirer son investiture dans la région Provence-Alpes-Côte d'azur aux régionales si l'on en croit les options qui sont sur la table au sein du front national. Marine Le Pen a d'ailleurs déjà livré clairement sa position sur le sujet dans un communiqué, indiquant qu'elle s’opposerait à la candidature de son père, "lors du bureau politique du 17 avril prochain", censé désigner les têtes de listes pour les élections. Reste à savoir désormais si la punition ira jusqu'à l'exclusion. Au sein du parti, d'aucuns, lassés par ses provocations racistes, antisémites et révisionnistes, sont favorables à cette seconde option, plus radicale, et réclament la tête du patriarche qui serait alors déchu de son titre de "président d'honneur". Mais un autre camp serait plus clément et estime que le retrait de la tête de liste en PACA suffirait. Au-delà des vociférations du vieux leader frontiste, le cas Le Pen pourrait donc donner lieu à de nouvelles escarmouches.

EN VIDEO - Lors de la campagne pour la présidentielle de 2012, Jean-marie Le Pen s'affichait encore comme un fervent supporter de sa fille Marine.

"Jean-Marie Le Pen pense que sa fille 'passera la barre des 20%'"