Régionales 2015 : suicide du FN en PACA ?
La brouille familiale n'a pour l'heure sur le Front national que des effets politiques modérés. Si tant est qu'on puisse le mesurer, l'impact de la mise à l'écart de Jean-Marie Le Pen ne semble pas être en mesure d'ébranler le parti ni la mobilisation des militants. Mais cela pourrait prendre une autre tournure si le "menhir" prend tout le monde de court et lance sa propre candidature en Provence-Alpes-Côte-d'Azur pour les élections régionales 2015. Le Parisien annonce en effet que l'idée d'une liste dissidente menée par Jean-Marie Le Pen "fait son chemin". Plusieurs de ses proches indiquent au quotidien que le président d'honneur du FN "réfléchit" à l'idée de se présenter contre sa petite-fille, officiellement investi par son propre parti.
"Il voit bien qu'il conserve un noyau dur de supporteurs dans ce territoire où il est conseiller régional sortant. Alors pourquoi pas ?" précise un membre de l'entourage du patriarche frontiste, dont les propos sont rapportés par Le Parisien. Il faut dire que dans la région PACA, la vieille garde frontiste est malmenée par la jeune députée du Vaucluse, qui s'est constitué une équipe de campagne avec ses propres soutiens, écartant bon nombre d'aficionados du "canal historique". Plusieurs conseillers régionaux ne seront pas reconduits sur la listes de Marion Maréchal-Le Pen. Une raison suffisante pour pousser Jean-Marie Le Pen a prendre une décision radicale.
Mais en se présentant contre la candidate officielle, l'élu européen recueillerait sur son nom suffisamment de voix pour enlever tout espoir à sa petite-fille de présider la région. "Le vieux", comme ses fidèles l'appellent affectueusement, est-il prêt à saborder son propre parti ? Lui-même semble déçu par le comportement de sa petite-fille à son égard. Lui qui l'a poussée à se présenter aux législatives en 2012, la propulsant comme une figure clé du parti frontiste, assure désormais qu'elle n'a "ni l'expérience ni le gabarit" pour présider la région PACA. En mai, Jean-Marie Le Pen, qui accusait Marine Le Pen de "trahison" et de "félonie", et affirmait ne pas souhaiter la victoire de sa fille aux présidentielles de 2017.
EN VIDEO - Pour Marion Maréchal-Le Pen, son grand-père ne s'immiscera pas dans la campagne des régionales en PACA. "Il en a pris l'engagement public" juge-t-elle :