Nadine Morano virée de la liste Les Républicains, elle contre-attaque
[Mis à jour le 30 septembre 2015 à 18h19] Morano était l’une des têtes de listes Les Républicains pour les élections régionales en Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine (Grand Est). Mais sa dernière sortie va lui coûter son investiture. La députée européenne avait déclaré sur France 2 que la France était un "pays de race blanche". Des propos qu’elle a défendus et assumés, encore ce mercredi matin sur Europe 1, en faisait référence à des mots qu'aurait eus le Général de Gaulle. Elle a aussi assuré ne pas renoncer à sa candidature aux élections régionales en Meurthe-et-Moselle. "Le chef de file (Philippe Richert, ndlr) n'est pas un maître d'école, il n'est pas là pour me donner des leçons de gaullisme", s'avance-t-elle même. Et bien, Nadine Morano se trompe.
Selon France Info et Le Monde, Nadine Morano devrait très vite perdre son investiture. La décision devrait être définitivement actée par Les Républicains lors du prochain bureau politique, le 6 octobre, puis officialisée par une réunion de la commission nationale d'investiture (dont elle est d'ailleurs vice-présidente) dans le courant du mois. Pour autant, Nadine Morano ne devrait pas être exclue du parti. Suite à ces annonces, celle qui est aussi candidate à la primaire de la droite et du centre 2016 à réagi sur Twitter. "Je m'étonne de l'annonce d'une décision d'éviction sans que la Commission nationale d'investiture ne se soit réunie", écrit-elle semblant via un hashtag se poser la question de la démocratie au sein des Républicains.
je m'étonne de l'annonce d'une décision d'éviction sans que la Commission Nationale d'investiture ne se soit réunie...#démocratiedeslr ?
— Nadine Morano (@nadine__morano) 30 Septembre 2015
Nadine Morano : Nicolas Sarkozy, "je le dézinguerai !"
Des sanctions étaient réclamées par plusieurs ténors du parti dont NKM puis dernièrement Philippe Richert, le chef de file des Républicains dans le Grand Est. France Info publie d'ailleurs un communiqué dans lequel la tête de liste demande aux instances du parti de "tirer toutes les conséquences notamment concernant l'investiture départementale donnée à Nadine Morano". "Je ne peux conduire une liste intégrant des personnes qui ne seraient pas entièrement en phase avec notre approche", ecrit-il aussi. N'en déplaise à Nadine Morano, il a été entendu. Ce mercredi matin, Nicolas Sarkozy a annoncé par voie de communiqué qu'il avait décidé de saisir la Commission nationale d'investiture.
Mais Nadine Morano ne se laisse pas abattre. "Sur quel fondement veut-on m'évincer ?", demande-t-elle au Point. "Aucune plainte n'a été déposée contre moi. On veut me dézinguer parce que je suis candidate à la primaire". Visiblement très énervée, la députée européenne s'en prend ensuite à ceux de son camp qui l'ont désavouée. "M. Richert, c'est un nul qui ne sait pas conduire sa campagne régionale. Il n'est pas mon patron, il n'est qu'un chef de file". Et Nicolas Sarkozy ? "Ce n'est même pas la peine qu'il songe à se présenter à la présidentielle, je le dézinguerai !", dit-elle. A bon entendeur...
Manuel Valls s'y mêle
Le Premier ministre a lui-aussi réagi à ce qui est en train de devenir "l'affaire Morano". A l'Assemblée natioanle, la députée de la Réunion Ericka Bareigts, qui a dabord dénoncé les propos "sidérants" de la parlementaire européenne, a demandé à Manuel Valls de s'exprimer. Réponse du chef du gouvernement : "Il y a aujourd'hui dans notre pays une course effrayante, une surenchère à l'extrême droite. [...] Je me félicite que des décisions soient prises à l'égard de celle qui a prononcé des propos intolérables".
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