Elections régionales : Manuel Valls bouscule la gauche avec son idée de fusion
Le Premier ministre affirme qu'il faut tout faire pour battre le FN dans les régions où il est en passe de s'imposer. Y compris jusqu'aux fusions de listes avec Les Républicains.
Une fusion des listes PS et LR-UDI au second tour des régionales et même une "coalition" de gauche et de droite contre Marine Le Pen en 2017. Les propos de Manuel Valls rapportés dans la presse en ce jour férié du 11 novembre (et dans un article du Figaro ce jeudi matin) provoquent de nombreuses réactions. Sa stratégie d'alliance avec la droite pour faire barrage à la patronne du FN, en particulier dans le Nord-Pas-de-Calais, Picardie, où elle est candidate, ne réjouissent pas le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis qui appelle d'abord à la mobilisation au 1er tour le 6 décembre et s'inquiète pour la suite, comme l'indique le Canard Enchainé : "Certains diront qu'il faut se retirer. D'autres qu'il faut fusionner [avec les listes LR]. Et les derniers qu'il faut se maintenir. Cette histoire risque de fracasser le PS".
A droite aussi les réactions sont hostiles. Pour Xavier Bertrand, lui-même tête de liste dans le Nord-Pas-de-Calais, Manuel Valls ne sait "plus quoi inventer pour maquiller la défaite annoncée du PS". L'ancien Premier ministre François Fillon pointe quant à lui "la meilleure façon de faire monter le FN encore un peu plus". Marine Le Pen s'est d'ailleurs régalée de ces déclarations quasi-officielles de Matignon se félicitant que "Manuel Valls choisi[sse] l'UMPS décomplexée et clarifie le débat". Elle indique que "la saine recomposition de la vie politique française autour des vrais clivages s'accélère, et le Front national ne peut que s'en réjouir".
Pour Manuel Valls, le retrait de la liste de gauche dans le Nord au second tour des élections régionales en cas de triangulaire avec Marine Le Pen pourrait ne pas suffire, l'électorat de gauche risquant selon lui de bouder les urnes et par conséquent la liste "républicaine" si aucun candidat de gauche ne participe au second tour. Et il balaie de la main le risque de faire la promotion de "l'UMPS" tant raillé par le FN : "On s'est faits avoir avec cette histoire d''UMPS'. Oui, assumons qu'il y ait le FN d'un côté et les républicains de l'autre".
- ET AUSSI EN BREF - Le Point rappelle cette semaine que les noms des nouvelles régions seront décidées par les conseils régionaux élus en décembre. Les noms des nouvelles régions devront être déterminés le 1er juillet 2016 pour publication d'un décret avant le 1er octobre. D'ici là bien des débats auront lieu pour obtenir des noms suffisamment simples sans froisser les sensibilités.