Sauvadet privé des voix du MoDem (Régionales 2015)

Sauvadet privé des voix du MoDem (Régionales 2015) Les résultats des régionales en Bourgogne, Franche-Comté seront observés sous le prisme de l'union de la droite et du centre, alors que l'UDI François Sauvadet fait face à une liste MoDem lors de ce 1er tour.

[Mis à jour le 6 décembre 2015 à 19h08] Premières estimations : suivez notre live sur la page des résultats en Bourgogne Franche Comté. C'est un peu le comble de ces régionales pour la droite et le centre. Alors que Les Républicains de Nicolas Sarkozy et l'UDI de Jean-Christophe Lagarde ont trouvé un accord pour les régionales 2015, alors que le MoDem s'est associé à ce duo dans de nombreuses régions, et alors même qu'un centriste a été désigné pour mener cette coalition en Bourgogne, Franche-Comté, le centre est divisé dans cette région. François Sauvadet (UDI) a en effet été préféré à Alain Joyandet (LR), ancien ministre de Nicolas Sarkozy, en vertu de l'accord national entre les deux partis (Alain Joyandet a annoncé le 25 juin, sans langue de bois, qu'il se rangeait aux côtés de Sauvadet, mais veillerait aux intérêts des Républicains d'ici le scrutin). Mais l'ancien membre de la grande UDF se trouve aujourd'hui face à une liste MoDem. Les résultats des régionales en Bourgogne, Franche-Comté constituent donc un verdict très attendu pour la droite et le centre, et ce bien au-delà des frontières des deux régions fusionnées.

Les frictions au sein de la liste LR-UDI de Sauvadet ont été nombreuses lors de la campagne. La composition des listes, régie par l'accord LR-UDI et censée ménager les sensibilités des uns et des autres, a tourné au casse tête dans le Doubs notamment. Mais c'est la constitution d'une liste MoDem qui a le plus surpris. A sa tête : Christophe Grudler, ancien du RPR qui a depuis rejoint François Bayrou, se créant au passage plusieurs inimités à droite, du côté du Territoire de Belfort où il est élu. Le député-maire LR de Belfort, Damien Meslot, aurait insisté pour que ce dernier ne figure pas sur la liste de François Sauvadet. Face aux pressions des Républicains (dont Nicolas Sarkozy lui-même), la tête de liste UDI, pourtant favorable à l'union avec Grudler, a dû se résoudre à ce veto. Une mise à l'écart qui a finalement abouti à la dissidence de ce dernier. 

Une division évitée de justesse à gauche

A gauche, la division menaçait également mais a été endiguée, de justesse. Marie-Guite Dufay, présidente sortante de Franche-Comté, est tête de liste du Parti socialiste. Mais celle-ci a bien failli se trouver face à une fronde des anciens proches de François Patriat, son homologue de Bourgogne, qui a déclaré très tôt dans la campagne qu'il ne serait pas candidat. Safia Otokoré, ancienne collaboratrice de Pierre Moscovici  et vice-présidente de la région Bourgogne, "persona non grata" sur la liste de Dufay, a tenté de monter une liste avec d'autres élus et même de s'allier avec le Modem. Sans y parvenir.

EELV a investi Cécile Prudhomme dans la région. Une région convoitée aussi par le FN avec la candidature de Sophie Montel, qui avait failli de peu remporter la législative partielle du Doubs en février (voir tous les candidats en Bourgogne, Franche-Comté).