Christine Boutin et Eric Zemmour condamnés, Marine Le Pen relaxée : la folle semaine judiciaire

La Rédaction

Christine Boutin et Eric Zemmour condamnés, Marine Le Pen relaxée : la folle semaine judiciaire A quelques jours de Noël, plusieurs verdicts ont été rendus concernant des personnalités politiques et médiatiques. Retour sur une semaine judiciaire très chargée.

[Mis à jour le vendredi 18 décembre à 23h22] Le verdict est tombé il y a seulement quelques heures : Christine Boutin est condamnée à verser 5000 euros d'amende pour provocation publique à la haine ou à la violence. Une condamnation qui fait suite aux propos de l'ex-présidente du Parti chrétien démocrate tenus dans le magazine Charles paru en avril 2014. Elle y déclarait : "L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné". Le tribunal correctionnel a estimé que Christine Boutin devrait également verser 2000 euros de dommages et intérêts aux deux associations qui s'étaient constituées parties civiles, Mousse et Le Refuge.

VIDEO - Christine Boutin condamnée à 5.000 euros d'amende pour avoir qualifié l'homosexualité 

"Christine Boutin condamnée à 5.000 euros d'amende pour avoir qualifié l'homosexualité..."

La veille, Eric Zemmour était condamné à verser 3000 euros d'amende pour provocation à la haine envers les musulmans à la suite de la publication de ses propos dans le journal italien Corriere della sera en octobre 2014. Il avait à l'époque déclaré : "Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile".

La présidente du Front national, Marine Le Pen, qui attendait elle aussi un verdict cette semaine dans l'affaire des prières de rues musulmanes qu'elle avait comparées à l'occupation nazie, a été relaxée. Ses propos, qui dataient de décembre 2010 ne faisaient pas référence  "à l'ensemble de la communauté musulmane, mais à une minorité", a estimé le juge. 

Marine Le Pen, n'en a pourtant pas fini avec la justice puisque cette semaine, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre pour "diffusion d'images violentes". Mercredi 16 décembre, la présidente du Front national avait en effet diffusé des photos de décapitations sur son compte Twitter provoquant la colère des internautes et une réaction très rapide de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'intérieur a signalé les photos à la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire qui s'est saisie de l'affaire. Marine Le Pen avait posté ces photos à la suite de son interview chez Jean-Jacques Bourdin pour protester contre le traitement que lui avait infligé le journaliste. Selon Marine Le Pen, il avait fait un parallèle entre Daesh et le Front national. 

En 2014, la justice avait été moins clémente avec la présidente du Front national dans l'affaire du faux tract de Jean-Luc Mélenchon. Dans le département du Pas-de-Calais, durant la campagne des élections législatives en 2012, un faux tract circulait sur le leader du Front de gauche. Il y était inscrit : "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb". " Votons Mélenchon " était également inscrit mais en caractères arabes. Marine Le Pen n'avait pas regretté ce tract qu'elle estimait être un bon coup de communication politique. Elle avait été condamnée le jeudi 3 avril 2014, à 10000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Béthune, pour "manœuvre frauduleuse".