François Hollande sur France Inter : l'étrange plan com' du président

François Hollande sur France Inter : l'étrange plan com' du président Le président est ce vendredi l'invité du "Téléphone sonne" pour répondre aux questions des auditeurs de France Inter.

Le président de la République sera ce soir l'invité du 18/20 de France Inter. Une intervention étonnante, puisque réalisée dans un cadre bien différent de la traditionnelle interview politique. François Hollande parlera politique internationale dans "Un jour dans le monde", interrogé par Nicolas Demorand, et répondra aux questions des auditeurs dans "Le téléphone sonne". Dans la première séquence, le chef de l'Etat s'exprimera sur la crise des migrants et sur l'accord négocié entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Le président français donnera ainsi son sentiment sur le sommet de Bruxelles, qui accueille jusqu'à cet après-midi 28 chefs d'État et de gouvernement de l'UE sur ces sujets sensibles. En deuxième partie de programme, François Hollande abordera "une grande variété de sujets", a prévenu son entourage. Le chef de l'Etat sera directement interpellé par les auditeurs de France Inter. 

"C'est un exercice dans lequel il est à l'aise. On peut lui reprocher beaucoup de choses mais sûrement pas ses qualités d'écoute et de dialogue", a confié l'Elysée au Figaro. Le président a ficelé son plan com' pour s'adresser à un public qui ne lui est pas frontalement hostile, les auditeurs de France Inter ayant davantage d'accointances avec la gauche au pouvoir que les habitués de RMC ou d'autres antennes. Mais au-delà des obédiences, c'est le format qui a séduit le président. "L'idée consiste à privilégier les médias qui permettent de dialoguer, explique un conseiller du chef de l'État. Il va s'adresser aussi à la presse spécialisée afin de toucher un public qui ne s'intéresse pas forcément aux médias nationaux, sans oublier bien sûr la presse quotidienne régionale", explique encore l'entourage du président.

François Hollande veut parler aux Français

Le chef de l'Etat, en berne dans les sondages, tente de sortir d'une période assez désastreuse en termes d'images. Empêtré malgré lui dans des débats sur la déchéance de nationalité dont la longueur et l'importance médiatique confinent à l'absurde, n'ayant trouvé aucune autre solution pour remanier le gouvernement que quelques ajustements politiciens, François Hollande apparaît de plus en plus comme un calculateur accumulant les manoeuvres qui se retournent contre lui. Pour tenter d'atténuer le discrédit de sa parole et enrayer la lassitude des citoyens vis-à-vis des exercices de communication trop hiératiques, le président doit s'essayer à d'autres interviews, moins figées, moins calibrées que celles données il y a peu sur TF1 et France 2, à la suite du remaniement ministériel. En s'adressant directement aux Français, en sortant du cadre des grands médias nationaux, le chef de l'Etat veut jouer la carte de la pédagogie, de la proximité, d'une forme de bienveillance probablement teintée d'humour. Une carte que François Hollande adorait utiliser lorsqu'il était candidat.

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