"Marine souffre" : les étranges confessions de Jean-Marie Le Pen

F.D.

"Marine souffre" : les étranges confessions de Jean-Marie Le Pen Marine Le Pen et son père seraient encore intimement liés. Mais leurs différends politiques demeurent une blessure ouverte, "une épreuve", confie-t-il au Point.

A chaque sortie médiatique de Jean-Marie Le Pen, la direction du Front national - à commencer par sa présidente - peut craindre à tout instant la phrase de trop, le dérapage auquel l'intervieweur l'aura un peu poussé. Cette fois-ci, ce sont les journalistes du Point qui ont obtenu du "menhir" quelques confessions qui ne manqueront pas de faire réagir les intimes de la famille Le Pen. Passons sur la nouvelle charge du président d'honneur du FN sur Florian Philippot et son frère, à nouveau accusés d'avoir mis Marine Le Pen sous influence.

Jean-Marie Le Pen se montre étonnamment à fleur de peau au sujet de sa fille, convaincu qu'elle a dû se faire violence pour se lancer dans un conflit politique aussi ouvert et définitif avec son propre père : "Je pense que Marine souffre, et j'ai de la compassion pour elle. Cela paraît paradoxal, mais j'ai de la peine, car je pense qu'elle en souffre personnellement. C'est une épreuve, est-ce qu'elle la surmontera ?", s'interroge-t-il finalement. Lui aussi est encore meurtri par l'attitude de la présidente du FN, qu'il accuse à demi-mots de ne pas être politiquement assez solide et bien trop influençable. Mais aujourd'hui, Jean-Marie Le Pen admet que parmi toutes les personnalités politiques françaises, sa fille est l'une de celle qu'il comprend le moins : "La politique consiste à se mettre dans la tête de l'adversaire pour les nécessités de l'affrontement, mais j'ai une certaine difficulté avec Marine, car moi je n'aurais jamais agi comme ça. Je pense qu'il y a une certaine amoralité générationnelle", juge-t-il.

"Une voiture, un garde du corps"

Aux journalistes du Point, il précise n'avoir "aucun problème ni personnel ni familial avec Marine Le Pen", ajoutant "c'est exclusivement politique". Reste que le patriarche frontiste assure également que les ponts ne sont pas tout à fait rompus entre eux, et que certaines passerelles sont encore très ancrées au sein de l'appareil du parti. "Elle met à ma disposition une voiture, et elle m'a accordé un garde du corps", confie-t-il. Voilà qui tend à démontrer que Jean-Marie Le Pen n'est pas encore, dans l'esprit de sa fille, totalement exclu des dispositifs et des services prévus par la direction du parti à certains de ses membres.