Pour Le Pen, "la pédophilie a trouvé ses lettres de noblesse dans l'exaltation de l'homosexualité"
Le Front national n'en a pas encore tout à fait fini avec le "cas" Jean-Marie Le Pen. Celui qui demeure encore président d'honneur du parti est un électron libre, capable des tous les débordements, d'autant plus incommodant qu'il ne se soucie plus un instant des conséquences politiques. Car le "menhir" semble très décontracté et très à l'aise avec l'exercice du journal de bord vidéo qu'il tient en ligne. Ce vendredi, sans sourciller, avec un aplomb déconcertant, il avance ceci : "L'abaissement des règles morales est une constante d'une société décadente, et je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse - interdites, mais tout de même -, dans l'exaltation de l'homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l'enfance et la jeunesse".
Cette analyse, Jean-Marie Le Pen la tient au sujet du séisme judiciaire qui secoue le diocèse de Lyon, depuis la plainte déposée contre plusieurs prêtres accusés d'actes de pédophilie. Le patriarche frontiste parle lui d'un "matraquage médiatico-politique" à l'endroit du cardinal Barbarin, accusé d'avoir dissimulé à la justice des éléments qui auraient pu mettre les violeurs présumés en prison. Pour Jean-Marie Le Pen, "il est certes extrêmement condamnable que ce soient des prêtres qui se sont laissés aller à de tels errements, mais ils sont des hommes aussi, des êtres humains capables de toutes les fautes".
Ce nouveau dérapage de l'ancien président du FN mettra bien entendu la direction du parti dans l'embarras. Marine Le Pen doit composer avec des figures de son parti qui avancent dans les médias des jugements de valeur à l'emporte-pièce, des propos aux allures de raisonnements qui ne sont en réalité que les exergues d'une logorrhée nauséabonde. Il y a deux jours, c'est Marion Maréchal Le Pen qui s'était autorisée, lors d'une conférence de presse en Italie, un parallèle entre homosexualité et polygamie : "Nous souhaitons conserver le mariage comme cadre juridique de protection de la famille et de la filiation et ne pas en faire une reconnaissance sociale de l'amour, si je puis dire, qui ouvre la voie à de très nombreuses dérives. D'autres minorités chercheront à faire reconnaître leur forme d'amour, je pense notamment à la polygamie".
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