"Marianne n'est pas voilée parce qu'elle est libre" lance Valls : un dérapage ?

Le Premier ministre s'est lancé dans une diatribe contre le "totalitarisme islamiste" lors d'un meeting à Colomiers. Avant de discourir sur la place des femmes dans la République.

[Mis à jour le 30 août 2016 à 10h52] "Sur la place des femmes, nous ne pouvons transiger", a tenu à marteler Manuel Valls, alors que la polémique sur le burkini a secoué le débat public, le parti socialiste et la majorité ces dernières semaines. C'est en s'adressant, justement, à sa majorité, lors du meeting de rentrée à Colombiers lundi soir, que le Premier ministre a adressé un discours énergique et diligent sur le "totalitarisme islamiste" qui menace d'"écraser les libertés individuelles, installer un ordre social, une société de domination des hommes sur les femmes". "Sur la place des femmes, nous ne pouvons transiger", a-t-il précisé. Et d'ajouter cette phrase qui n'est pas passé inaperçue : "Marianne, le symbole de la République, elle a le sein nu parce qu'elle nourrit le peuple, elle n'est pas voilée parce qu'elle est libre. C'est ça, la République !".

Si l'interprétation du Premier ministre sur le "sein nu" de Marianne semble assez singulière, présenter l'allégorie féminine de la République dénué du voile musulman comme marque de "sa liberté" relève de l'intention politique. Avec son envolée lyrique, le Premier ministre a lancé un début de polémique, d'aucuns lui reprochant d'amalgamer le voile avec la burka, ou de faire plus prosaïquement du voile musulman la marque d'un début d'aliénation. 

Cécile Duflot, a mis en ligne sur son compte Twitter des affiches réalisées pour une exposition organisée il y a une dizaine d'années à l'Assemblée nationale, intitulé : "Mariannes d'aujourd'hui. Hommage des femmes des cités à la République.

Benoît Hamon, candidat à la primaire socialiste, a lui réagi sur la propension de Manuel Valls à "ne parler que d'islam" :

Sur Twitter, les réactions sont nombreuses :