L'émission politique : Nicolas Sarkozy "n'a aucune revanche à prendre"
[Mis à jour le 15 septembre 2016 à 23h30] L'ancien chef de l'Etat et candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle 2017 est le premier invité de "L'émission politique" ce soir à 21h, nouveau rendez-vous bimensuel de France 2. Il s'est préparé de façon particulièrement sérieuse pour cette émission lors de laquelle il a mis l'accent sur ses positions concernant l'identité nationale, au travers du prisme de l'immigration et de la lutte contre le terrorisme.
D'abord interrogé sur la lutte contre le terrorisme, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il fallait prendre des mesures de prévention à l'égard des personnes fichées "S", estimant qu'il y a "des centaines de jeunes gens qui ont la tête à l'envers avec ces histoires de djihadistes et tant qu'on ne les a pas ramenées à la raison, il ne faut pas les remettre en liberté". Il propose également la création d'un parquet national terroriste, même si un pôle dédié au sein du parquet de Paris existe depuis 1986.
Interrogé ensuite par Damien Carême, maire EELV de Grande-Synthe, petite ville du Nord, il a affirmé que la France ne pouvait pas "accueillir toute la misère du monde" et qu'il ne fallait pas "disséminer la jungle de Calais partout en France" et faire preuve de "pragmatisme" à cause d'un "système d'intégration submergé".
Face à trois Français, dont un imam du Val-de-Marne, il a répété sa position sur l'islam : "On a le droit, dans notre pays, qu'une conception de l'islam pose problème sans être considéré comme islamophobe. Vous dites qu'il ne faut pas stigmatiser les musulmans et vous avez raison. Je vous réponds qu'on ne doit pas stigmatiser les Français comme moi qui ne veulent non pas d'un islam en France, mais d'un islam de France".
Questionné sur ses propos récents au sujet du changement climatique, dont il avait minimisé l'impact et estimé que ce n'était pas forcément une priorité, il a répété que le premier défi, selon lui, était le "défi démographique" : "en 2100 nous serons 11,5 milliards. La première cause de dégradation de l'environnement, c'est le nombre d'habitants sur la planète".
Au sujet de la Libye et de "ce fou de Kadhafi", il estime que "ne pas intervenir aurait été une erreur diplomatique" mais juge qu'il aurait fallu prolonger l'aide au pays dans les années qui ont suivi : "la Méditerranée, c'est notre mer" a-t-il ajouté.
Une émission très attendue à laquelle a tenté, sans succès, de s'inviter au dernier moment le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, par l'intermédiaire d'un tweet envoyé en début d'après-midi jeudi et dans lequel il fait part de sa disponibilité pour "éclairer les Français" face à Nicolas Sarkozy.
Terrorisme, immigration: pour éclairer les Français, je suis volontiers disponible pour débattre avec @NicolasSarkozy ce soir sur @France2tv
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) September 15, 2016
Le candidat à la primaire de la droite pour la prochaine présidentielle a tenu à ne rien laisser au hasard avant sa prestation de jeudi soir, "nettoyant" même son planning des deux derniers jours pour pouvoir s'y préparer de la meilleure des manières en compagnie de sa garde rapprochée."L'émission politique" succède dans la grille de France 2 à "Des paroles et des actes", qui rassemblait en moyenne plus de 2,2 millions de téléspectateurs pendant la saison 2015/2016.