Philippe de Villiers : quelles preuves de l'"islamisation de la France" livre-t-il ?

Philippe de Villiers : quelles preuves de l'"islamisation de la France" livre-t-il ? Dans son nouveau livre "Les cloches sonneront-elles encore demain ?", Philippe de Villiers assure que le pays est menacé par la colonisation. Mais quels arguments développe-t-il et donne-t-il réellement des preuves ?

[Mis à jour le 7 octobre 2016 à 14h34] Philippe de Villiers ne mâche pas ses mots… "La colonisation est en marche", affirme-t-il dans son nouveau livre "Les cloches sonneront-elles encore demain ?", à paraître chez Albin Michel. Dans les extraits publiés par Le Figaro, sa pensée se dévoile et c'est bien la thèse du "grand remplacement" que l'ancien président du Mouvement pour la France décline. L'idée d'une France affaiblie, qui perdrait ses valeurs et sa culture au profit de celles d'une nouvelle population, conquérante. "Ils sont chez nous presque chez eux. Et nous, nous ne sommes plus tout à faire chez nous. Bientôt chez eux", écrit Philippe de Villiers. "Eux", ce sont bien sûr les musulmans, qu'il surnomme les "sacristains en djellaba".

Pour étayer son propos, l'ancien secrétaire d'Etat à la Culture aligne les faits et les anecdotes, mais peu de statistiques ou d'analyses permettant de les généraliser en phénomène social ou culturel. Des choix politiques de Mitterrand aux conséquences des attentats de Paris de 2015, il tire ses conclusions – ses extrapolations, parfois. Quand Dalil Boubakeur, grand recteur de la Mosquée de Paris, propose de transformer les églises vides en mosquées, Philippe de Villiers s'indigne de l'"approbation discrète" des politiques et rappelle "la trilogie immémoriale qui résonne encore dans le cœur des Français : l'église, la mairie, l'école". Quand des "boubous et des barbus" passent sur le parvis de la basilique de Saint-Denis, l'auteur voit un basculement de la ville dans la "France halal".

"Les musulmans ont autorité pour faire la loi"

Lorsque des musulmans s'organisent pour sécuriser les églises pour Noël, quelques semaines après des attentats sanglants, il estime alors qu'il "apparaît possible aux tenants radicaux d'une autre religion de s'arroger le droit de la protéger". Robert Ménard, le maire de Béziers, aurait reconnu parmi les "gardes" un homme qui avait posté sur Facebook une photo d'une Marianne décapitée, dont la tête avait été remplacée par un Coran. De cette solidarité des musulmans envers les chrétiens, Philippe de Villiers tire cette conclusion : "Les musulmans ont autorité pour faire la loi, puisqu'ils assurent les missions de sécurité publique qui incombent officiellement à l'Etat", invoquant "l'imaginaire de la dhimma islamique traditionnelle, un pacte de soumission-protection qui s'imposait en terre d'islam aux chrétiens et aux juifs".

Mais il faut toujours des coupables. Et pour Philippe de Villiers, les responsables de l'"islamisation de la France" sont les politiques, sans aucun doute. Pour l'auteur, tout part de Jacques Delors lorsqu'en 1983, il conseille François Mitterrand de se "convertir au monétarisme et à l'européisme", vielle antienne de l'ancien député européen euroscpetique. Auraient suivi les délocalisations des entreprises, la mondialisation, la recherche de main d'œuvre en Afrique du Nord. Et, du coup, l'abandon du prolétariat par les responsables politiques pour leur préférer "le nouveau peuple élu", "l'Autre", "l'Immigrant".

"Toutes les décramponnées des villes et des campagnes se regardent, effarés, au milieu d'un étrange ballet : le porte-monnaie qui se vide, l'usine qui se démonte, la mosquée qui s'installe", résume le patron du Puy-du-Fou. "Trois générations d'hommes politiques ont livré le pays à l'islam", tranche-t-il. Avec cette conclusion sur la situation actuelle, sans espoir pour Philippe de Villiers : "L'impuissance politique est totale. Nous sommes devenus des fabricants de terreau terroriste qui cherchent le bon désherbant".

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"Marine Le Pen / Philippe de Villiers, même combat ?"

Crédit photo : ALAIN ROBERT/APERCU/SIPA