Françoise Nyssen : "Cela fait tache quand même", quand l'exécutif s'agace

Le gouvernement doit composer avec une nouvelle polémique pour la rentrée, avec les révélations du Canard Enchaîné sur Françoise Nyssen. Le Parisien a recueilli quelques commentaires qui témoignent d'un certain embarras.

[Mis à jour le 24 août 2018 à 12h15] La ministre de la Culture ne s'attendait sans doute pas à une rentrée politique aussi agitée. Depuis mardi soir, elle fait face aux révélations du Canard Enchaînées sur les travaux d'agrandissement effectués au siège d'Actes Sud, la maison d'édition qu'elle dirigeait avant d'intégrer le gouvernement. Le palmipède assure dans son édition hebdomadaire que Françoise Nyssen n'a pas demandé d'autorisation et n'a pas fait de déclaration auprès du Fisc au sujet de ces travaux. La ministre a d'abord balayé le sujet, ce jeudi, faisant savoir que la mise en conformité des bureaux d'Actes Sud était "une évidence".

Reste que la ministre de la Culture - que des rumeurs annonçaient sur la sellette et proche d'un départ du gouvernement il y a quelques mois - n'a pas fini d'entendre parler de ces travaux effectués à Actes Sud. Ce jeudi 23 août, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire dans le but de déterminer si l'agrandissement des locaux, effectués dans un immeuble classé, respectent bien le code de l'urbanisme.

Forcément, à Matignon, où l'on prépare le plan d'action et de communication pour la rentrée, on ne peut que constater que cette affaire crée des remous bien embarrassants, même s'il est de bon ton de relativiser. "Les faits reprochés ne sont pas non plus d'une gravité extrême", soupire une source proche du Premier ministre au Parisien. Le journal régional a recueilli quelques commentaires de l'exécutif. Premier élément communiqué discrètement à la presse : "Il n'est pas du tout question de la sortir du gouvernement". Un "familier du gouvernement" se permet à se sujet un ton plus décontracté : "Si le président remanie, il se fait hara-kiri. Pour Benalla, ils ont serré les fesses. Tata Nyssen, elle, a juste construit des mezzanines".

Reste que la ministre semble avoir accumulé les mauvais points ces derniers mois. "On a l'impression qu'elle gère le ministère comme sa maison d'édition. C'est trop brouillon. Il n'y a pas un ministère où cela se passe comme ça", peste un conseiller du gouvernement auprès du Parisien. "Si c'est avéré, cela fait tache quand même", lâche une autre source gouvernementale.