Mettre le "Bololo" : origine et définition de l'expression d'Edouard Philippe

Mettre le "Bololo" : origine et définition de l'expression d'Edouard Philippe Interrogé sur la mobilisation des gilets jaunes aux micros de RTL ce mercredi 14 novembre, Edouard Philippe a utilisé un terme militaire qui a surpris plus d'un auditeur.

"C'est de la poudre de perlimpinpin", "croquignolesque", "truchement"... Emmanuel Macron utilise de temps en temps dans ses interventions des expressions rares et désuètes tirées du bas latin ou du langage familier. Ce mercredi matin, les amateurs du registre de langue présidentiel ont eu une nouvelle occasion d'enrichir leur collections d'expressions. Le Premier ministre Edouard Philippe a répondu à la question d'une journaliste qui lui demandait ce qu'il ferait si des gilets jaunes venaient à bloquer une voie ou bretelle d'autoroute. Il en a profité pour rappeler qu'il était respectueux de "la liberté de manifester" et que celle-ci passait par "la prise de responsabilité de chacun" en précisant que "celui qui va bloquer" et "mettre le bololo partout" sait  "qu'il prend un risque s'il ne respecte pas la loi."

Si le terme ne figure pas dans le dictionnaire, le Wiktionnaire, dictionnaire en ligne participatif définit lui  le "bololo" comme une situation "chaotique, un grand désordre". Il s'agit d'un mot  d'argot des opérations extérieures en Afrique. Issu du "langage mili", comme le confirme Edouard Philippe lui-même. C'est également le nom d'un quartier de N'Djamena, capitale du Tchad. Un endroit "particulièrement délabré " selon Terre Information Magazine, le magazine de l'Armée de Terre dans son numéro de janvier 2010. A tel point qu'il aurait marqué les officiers de l'armée qui l'auraient donc ramené en France. L'ancien général Bruno Clément-Bollée, expert du continent africain interrogé par l'Express, confirme qu'on "entend ce terme partout là-bas". Il ajoute également que le mot reste également utilisé dans les casernes en France. Le Premier ministre qui a effectué son service militaire en 1994 en tant qu'officier d'artillerie est resté plusieurs années officier de la réserve opérationnelle et ferait donc partie de tous les militaires marqué par les images de ce quartier et aurait donc fait appel à ses souvenirs de service militaire en utilisant l'expression "mettre le bololo" aux micros de RTL.