"Tu vas la fermer !" À l'Assemblée nationale, un nouveau dérapage qui interroge

"Tu vas la fermer !" À l'Assemblée nationale, un nouveau dérapage qui interroge Jeudi 24 novembre, à l'Assemblée nationale, le député Olivier Serva a lancé : "Tu vas la fermer" en direction des députés Renaissance. Cette invective a eu lieu durant le vote d'un texte pour réintégrer les soignants non vaccinés.

Lors d'une séance à l'Assemblée nationale, jeudi 24 novembre, le député Olivier Serva, du groupe LIOT (libertés, indépendants, outre-mer et territoires), a lancé "Tu vas la fermer" à des députés Renaissance. Avant de s'emporter, le député avait dénoncé les "réglementations obstructives" utilisées par la majorité pour empêcher de débattre sur la réintégration des soignants non vaccinés. La séance à l'Assemblée nationale a été suspendue durant cinq minutes à la suite de ces propos. "Nous vivons une soirée lunaire", s'est émue, Caroline Fiat, rapporteuse insoumise de la proposition de loi, dans des propos rapportés par Franceinfo. De son côté, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a déploré un "niveau de tension jamais vu en douze ans de Parlement".

En effet, depuis quelques mois, les dérapages et les propos violents semblent se multiplier dans l'hémicycle. Le 11 octobre, deux députés Rassemblement national avaient reçu des rappels à l'ordre de la part de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Le premier était adressé à Frédéric Boccaletti, qui avait qualifié le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, de "communautariste". Plus tôt cette même journée, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait été traité de "lâche" par l'élu RN Alexandre Loubet. Entre les motions de censure déposées par LFI et par le RN et l'utilisation du 49.3 par la majorité présidentielle, les débats se tendent et les polémiques se multiplient. Ainsi, le 3 novembre 2022, les propos racistes tenus par le député RN Grégoire de Fournas, "qu'ils retournent en Afrique", ont provoqué l'émoi des députés.

Les députés sont-ils soumis à une pression trop importante qui expliquerait la multiplication des incidents en séance ? Selon une information du Parisien, la présidente de l'Assemblée nationale va organiser une réunion avec les chefs de file des groupes parlementaires, mardi 29 novembre, afin d'étudier le rythme de travail des députés. En plus de la fatigue, les élus se plaignent de ne pas pouvoir légiférer dans de bonnes conditions : "Encore cette semaine, on a eu une séance jusqu'à 3h30 du matin. Et le lendemain, on a enchaîné à 9 h", a indiqué le vice-président RN de l'Assemblée Sébastien Chenu au journal. Plusieurs pistes seraient envisagées pour alléger la charge de travail : permettre aux députés de rester dans leur circonscription tous les vendredis, limiter les séances de nuit à une par semaine et finir à 20 h deux jours par semaine.