"Un bouclier qui nous manquait" : ce qu'il faut retenir de l'interview de Macron sur la loi immigration

"Un bouclier qui nous manquait" : ce qu'il faut retenir de l'interview de Macron sur la loi immigration Invité de "C à vous", mercredi 20 décembre, Emmanuel Macron a défendu la loi immigration, adoptée la veille par le Parlement. Il a contesté avoir pioché dans les idées du Rassemblement national.

Au lendemain de l'adoption par le Parlement de la loi immigration, Emmanuel Macron a été interviewé sur le plateau de C à vous, mercredi 20 décembre. Dans un premier temps, il a estimé que cette loi était un "bouclier qui nous manquait". Même si le texte a été durci par le Sénat, le président a assuré : "Nous sommes un pays qui a toujours accueilli et qui continuera d'accueillir". Il a rappelé que l'asile faisait partie de la Constitution et a aussi affirmé que la France avait "un problème d'immigration", mais que pour autant le pays n'était pas "dépassé". " Il n'y a pas de submersion, non, je n'ai jamais utilisé ces termes, mais on a des vrais problèmes d'immigration. Il y a plus de pression migratoire qu'il y a dix ans dans le pays", a-t-il précisé. 

Selon lui, le projet de loi immigration a deux objectifs définis. Elle doit permettre de "se battre contre les flux, les arrivées clandestines", mais aussi de "mieux intégrer par l'apprentissage de la langue et le travail". Toutefois, il a concédé que certaines mesures de la loi immigration ne le faisaient pas "sauter au plafond". Ainsi, selon lui, la caution demandée aux étudiants étrangers n'est "pas une bonne idée".  Le président a confirmé qu'il allait soumettre le projet de loi au Conseil constitutionnel "parce qu'[il] pense qu'il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à notre Constitution". Il a ajouté : "Je pense qu'on peut protéger le pays, lui apporter ce bouclier sans changer nos valeurs et notre Constitution. C'est là où j'ai un désaccord avec le Rassemblement national."

"C'est une défaite pour le Rassemblement national"

Accusé d'avoir repris des idées du programme de Marine Le Pen pour cette loi immigration, Emmanuel Macron s'est défendu. Selon lui, il s'agit d'une "défaite pour le Rassemblement national".  "Est-ce qu'on remet en cause le droit du sol ? Non", a assuré le président, qui a montré que le texte n'allait pas dans le sens de l'extrême droite sur plusieurs points. Après la commission mixte paritaire, Marine Le Pen s'était félicitée pour l'accord trouvé. Emmanuel Macron a dénoncé une "manœuvre grossière" du RN qui s'est approprié la victoire.

"Nos compatriotes attendaient cette loi. Si l'on veut que le Rassemblement national n'arrive pas aux responsabilités, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent", a-t-il poursuivi. "Aujourd'hui, ce qui nourrit le Rassemblement national, c'est parfois le sentiment de certains de nos compatriotes que la réponse n'est pas assez efficace", a détaillé Emmanuel Macron. 

Les mesures du quinquennat et celles à venir

Emmanuel Macron a également pris la parole sur d'autres sujets, comme l'enseignement. Il a réitéré sa confiance envers Gabriel Attal, ministre de l'Éducation. Il a aussi annoncé une loi sur la fin de vie en février 2024. Concernant le climat, il s'est félicité pour la baisse d'émissions de CO2 en France. Enfin, il a affirmé que les prix allaient arrêter de monter, il a rassuré à propos de la sécurité aux Jeux olympiques de Paris 2024 et a défendu Gérard Depardieu.