La nouvelle ministre de la Santé déjà menacée par une affaire

La nouvelle ministre de la Santé déjà menacée par une affaire Agnès Firmin Le Bodo, récemment nommée ministre de la Santé, se trouve au cœur d'une controverse suite à des révélations de Mediapart...

Elle a été nommée ministre de la Santé cette semaine et se trouve déjà ciblée par une affaire. Agnès Firmin Le Bodo, qui a pris la suite d'Aurélien Rousseau, démissionnaire après le vote de la loi immigration, est soupçonnée d'avoir reçu des cadeaux non déclarés lorsqu'elle était pharmacienne. L'enquête, révélée par Mediapart, a débuté en juin 2023. Elle porte sur des avantages reçus de la part des laboratoires Urgo entre 2015 et 2020, évalués à environ 20 000 euros.

Agnès Firmin Le Bodo, prenant les rênes du ministère dans l'urgence, se voit rapidement confrontée à ces accusations. Elle a confirmé l'existence de l'enquête dans une déclaration à France Bleu Normandie, tout en réservant ses échanges futurs aux autorités compétentes. Cette enquête fait suite à la condamnation des laboratoires Urgo en janvier 2023 pour des faits similaires. Le secret de l'enquête limite la communication sur les détails, notamment sur l'identité des pharmaciens impliqués.

Le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné, a de son côté confirmé l'ouverture d'une enquête pour "perception non autorisée par un professionnel de santé d'avantages procurés par une personne produisant ou commercialisant des produits sanitaires".

Montres, bouteilles de vin, coffrets week-end...

Les accusations portées contre la ministre suggèrent qu'elle aurait reçu divers produits de luxe, tels que des montres, des bouteilles de vin, et des coffrets pour des week-ends, pour un montant total estimé à 20 000 euros. Une stratégie d'Urgo pour fidéliser les pharmaciens et augmenter leurs marges commerciales. Cette pratique, si elle était confirmée pour Agnès Firmin Le Bodo, constituerait une violation de la loi "anticadeaux" adoptée en 1993.

En janvier 2023, Urgo a déjà été condamné à une amende conséquente. Mediapart souligne qu'un second volet de l'affaire est en cours, la justice s'intéressant à tous les pharmaciens ayant reçu des cadeaux. En Normandie, la DGCCRF examine une quarantaine de dossiers, classant les cas les moins graves et ouvrant des enquêtes préliminaires pour les autres, notamment celui de la ministre de la Santé, identifiée comme l'une des bénéficiaires présumées les plus importantes.