Pour le gouvernement, le dry january, c'est non
Le "Dry January", toujours sans soutien de l'Etat. Ce "défi" qui invite chacun à ne pas boire d'alcool pendant un mois à l'initiative d'une soixantaine d'organisations a été lancé pour la cinquième année consécutive en France. Inspiré du même principe que le Mois sans tabac, organisé en novembre, il n'est, à la différence de celui-ci, pas officiellement soutenu par l'Etat. Une situation regrettée chaque année par une partie du monde de la santé.
Santé publique France avait envisagé de s'y associer en 2020 mais y avait renoncé, un choix perçu comme un renoncement face au lobby de l'alcool, d'autant que le président Emmanuel Macron est régulièrement accusé de complaisance avec la filière viticole. "Nous avions fait part de notre incompréhension au président. Si la stratégie gouvernementale est d'aller vers un arrêt total de l'alcool, c'est incompatible avec la santé économique de la France", a assumé Krystel Lepresle, déléguée générale du lobby Vin et société, interrogée par BFMTV. En effet, la production de vin en France représente près de 12 milliards d'euros par an avec près de 9 milliards d'euros des bouteilles vendues à l'étranger.
45 000 décès par an
L'ex-ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui a depuis démissionné pour désaccords sur la loi immigration, avait confié son scepticisme quant au fait que l'Etat dise "comment vivre pendant un mois ". Cependant, il avait réfuté toute intervention des lobbys du vin. "Je n'ai jamais croisé de lobby de l'alcool personnellement", avait-il assuré.
"On ne va pas dire aux gens de ne pas boire, ce n'est pas dans notre culture de se passer de vin ou de bière. Mais on sent bien que l'époque n'est plus à dire qu'on peut boire une bouteille tous les jours", a assuré un collaborateur ministériel auprès de la chaîne d'information. La consommation d'alcool est responsable directement ou indirectement de plus d'une soixantaine de maladies (cancers, maladies cardiovasculaires, digestives, mentales, etc). Elle est la première cause d'hospitalisation et la deuxième cause de mortalité évitable en France (après le tabac) avec environ 45 000 décès par an.