Quand Ciotti se moquait d'Attal : "Tu es plus à droite que moi !"

Quand Ciotti se moquait d'Attal : "Tu es plus à droite que moi !" Pressenti pour devenir Premier ministre, Gabriel Attal a commencé sa carrière politique à gauche. Pourtant, le patron de LR soulignait il y a quelques mois les affinités du ministre avec la droite.

Gabriel Attal, futur Premier ministre issu de la gauche ? Le jeune ministre de l'Education, arrivé au gouvernement en 2018, est en pole position pour remplacer Elisabeth Borne. Gabriel Attal a milité au parti socialiste pendant dix ans, avant de rejoindre le parti d'Emmanuel Macron dès ses premières heures. Sur le papier, le ministre s'inscrit donc dans l'aile gauche de l'exécutif. Une étiquette qui a toutefois été questionnée par un ténor de la droite actuelle, en la personne d'Eric Ciotti.

"Pour un mec de gauche, tu es plus à droite que moi !" Aurait lancé début octobre le patron du parti Les Républicains à Gabriel Attal, en privé, selon L'Express. Une remarque qui visait le début de son mandat au ministère de l'Education, où il a été nommé le 20 juillet 2023. Depuis cette date, Gabriel Attal a fait parler de lui en prenant des décisions qui l'inscrivent en effet plutôt dans l'agenda traditionnel de la droite. A commencer par l'annonce de l'interdiction du port de l'abaya dans les établissements scolaires, à la veille de la rentrée de septembre.

Uniforme, fin du collège unique...

Si tu étais de droite, qu'est-ce que ça serait...", aurait encore dit Eric Ciotti au jeune ministre. Depuis son arrivée au ministère de l'Education, Gabriel Attal a aussi défendu l'expérimentation du port de l'uniforme à l'école. Fin décembre, il annonçait une réforme du cycle secondaire impliquant la mise en place de groupes de niveaux, signant, pour de nombreux observateurs, la fin du collège unique. 

De son côté, le ministre de 34 ans s'est défendu de toute dérive à droite : "L'attente d'autorité n'est pas propre à l'électorat de droite", affirmait-il à L'Express en octobre. "De la même manière, quand je défend la laïcité, la maîtrise des fondamentaux ou la lutte contre le harcèlement, je ne fais pas le choix d'un camp ou d'un autre." Gabriel Attal assume cependant avoir quitté la gauche pour le centre : "Je fais le pari de m'inscrire pleinement dans le macronisme, confiait-il en fin d'année à France Inter, c'est-à-dire dans l'espace central et le dépassement politique."