Réforme de l'AME : la promesse floue d'Attal à LR
La reprise des négociations. Mardi 16 janvier, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal était interrogé par le président du groupe LR à l'Assemblée nationale Olivier Marleix lors des questions au gouvernement. Le moment pour le locataire de Matignon de clarifier la position du gouvernement concernant l'aide médicale d'État (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière sur le territoire français. "J'aurai l'occasion de présenter ma déclaration de politique générale et nous aurons l'occasion d'avancer sur un certain nombre de chantiers ensemble. Je suis lucide sur les difficultés et totalement mobilisé pour y répondre. Élisabeth Borne, ma prédécesseur a effectivement adressé un courrier en prenant un engagement, cet engagement sera tenu" a-t-il indiqué.
Une main tendue aux LR ?
Un signal envoyé à la droite, certes, mais qui reste relativement flou. "M. Attal n'a pas été précis sur le calendrier, mais il ne l'a été sur rien. Il veut se laisser le temps de bien repeindre tous les textes prévus cette année avant de faire sa déclaration de politique générale cette année" regrette Bruneau Retailleau (chef des sénateurs LR). Pourtant, dimanche dernier, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot assurait qu'il n'y avait pas de "sujet tabou" concernant l'AME. Pour elle, il est nécessaire de consulter "les conclusions qui ont été faites par le rapport" de l'ancien ministre socialiste Claude Évin, et du préfet Patrick Stefanini (LR). Réclamé par l'ex-Première ministre, ce rapport concernant l'AME fait état d'un "dispositif sanitaire utile", qui "mérite d'être adapté".
Dans les faits, la droite juge le format actuel de l'AME trop généreux. Les Républicains souhaitent la transformer en "aide médicale d'urgence", plus restrictive. En décembre dernier, Élisabeth Borne promettait un projet de loi spécifique pour début 2024, de manière à aboutir à un accord avec LR sans risquer de perdre sa majorité relative. Aujourd'hui, Gabriel Attal semble vouloir conserver cette ligne directrice, sans pour autant dévoiler tous les détails. Il n'a encore donné aucune date, l'agenda parlementaire reste à construire. Cette réforme de l'AME pourrait donc prendre un peu de temps, et intervenir sous la forme législative et parlementaire.