Les agriculteurs vont-ils bloquer la France ? Des actions promises "aussi longtemps de nécessaire"

Les agriculteurs vont-ils bloquer la France ? Des actions promises "aussi longtemps de nécessaire" Le président de la FNSEA, un des principaux syndicats agricoles, a annoncé la poursuite des manifestations d'agriculteurs "toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire".

Nouvelle journée de manifestations pour les agriculteurs mobilisés sur les routes depuis quatre jours, ce lundi 22 janvier. Mais celle-ci a de différent que pendant que les exploitants poursuivront le blocage des routes, les représentants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs seront reçus par Gabriel Attal à Matignon. Et le président de la FNSEA qui est également exploitant agricole en Seine-et-Marne, Arnaud Rousseau, attend de ce rendez-vous les réponses à trois questions claires : "qu'est-ce qu'on fait pour aider les agriculteurs ? Dans quels délais ? Avec quels moyens ?"

Des actions "toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire"

Avec ces manifestations et ces blocages, "la colère des agriculteurs s'exprime" et elle "n'est pas nouvelle" a déclaré le président de la FNSEA sur France Inter. Le producteur de colza rappelle que depuis des mois le secteur agricole tire la sonnette d'alarme sur les conditions d'exercice de leurs métiers compliquées par une accumulation de mesures françaises et européennes : "Ce qui se passe aujourd'hui, c'est le trop-plein".

La mobilisation des agriculteurs a commencé en novembre 2023 avec la campagne "on marche sur la tête" et les panneaux retournés à l'entrée des villes. Mais c'est depuis ce week-end que le mouvement attire l'attention avec des blocages de plusieurs routes, notamment en Occitanie. Des actions qui ne font que commencer selon Arnaud Rousseau : "Je peux vous dire que dès aujourd'hui et toute la semaine et aussi longtemps qu'il sera nécessaire, un certain nombre d'actions vont être menées". Le syndicat Coordination Rurale, présidé par Véronique Le Floc'h, a de son côté annoncé des opérations "spectaculaires" pour la journée du 25 janvier "parce que les agriculteurs n'en peuvent plus".

La colère contre le Pacte vert européen

Les raisons de la colère des agriculteurs sont nombreuses et diverses - que ce soit en France ou en Europe où le mouvement s'étend -, mais elles ont toutes un "fondement commun" souligne le présidant de la FNSEA : "l'incompréhension du Green deal européen (Pacte vert), dont la déclinaison agricole 'de la fourche à la fourchette' a une vision décroissante". La conséquence de ces mesures européennes est la baisse de la production en Europe à l'heure où les importations de produits agricoles augmentent signale le représentant syndical. "On importe 40 à 50% de nos fruits et légumes, une volaille sur deux, 20% des bovins ", a énuméré pour l'exemple le secrétaire général de la FNSEA, Hervé Lapie, sur Cnews ce lundi matin.

Ces baisses de productions, couplées aux nombreuses normes à respecter, aux difficultés climatiques et à une faible rémunération des agriculteurs compliquent le quotidien des exploitants agricoles. L'objectif d'Aurélien Rousseau avant son rendez-vous avec Gabriel Attal est donc de "redonner une forme de dignité aux métiers agricoles, de parler du revenu et de la compétitivité puisqu'il faut gagner sa vie en agriculture et de parler de la réalité de l'exercice au quotidien, de comment avec la suradministration ou la déclinaison d'un certain nombre de règles on n'est plus en ligne avec ce qui se passe". Après un week-end riche en prise de position des politiques sur ces sujets et en défense des agriculteurs, Arnaud Rousseau prend les responsables politiques au mot et attend des mesure en conséquence : "Le constat semble partagé, alors aux actes !"