Accusé de "coup d'État contre le droit" par la droite, Laurent Fabius répond

Accusé de "coup d'État contre le droit" par la droite, Laurent Fabius répond Le président du Conseil constitutionnel est la cible des feux de la droite après la censure de 35 articles de la loi immigration. Il balaie des accusations de "collusion" avec Macron.

Le Conseil constitutionnel a rendu jeudi 25 janvier sa décision sur le texte de loi immigration. Il a retoqué 35 articles sur 81, dont une majorité avaient été ajoutés au projet de loi initial par la volonté des députés LR. La décision des Sages éveille donc la colère des têtes dirigeantes du parti de droite, qui n'ont pas tardé à s'en prendre au président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius. Alors que Laurent Wauquiez dénonce un "coup d'Etat contre le droit", Eric Ciotti parle de "hold-up démocratique" et accuse Fabius de "collusion" avec Emmanuel Macron.

"C'est quand même très spécifique, y compris dans l'Histoire, de considérer que ceux qui ont pour charge, en vertu de la Constitution, de dire le droit, font un coup d'État contre le droit", grince Laurent Fabius vendredi 26 janvier sur France Inter. Le patron des Sages dément vouloir "entrer dans une controverse avec tel ou tel dirigeant politique" et se défend de toute partialité dans la décision rendue.

"Un peu de recul"

Laurent Fabius invite la classe politique à prendre "un peu de recul" sur le verdict : "Sur le moment, certaines décisions soulèvent des commentaires parfois acerbes et contradictoires, mais au bout d'un certain temps, la décision du Conseil constitutionnel est acquise et acceptée", assure-t-il.

Il balaie également l'argument de la popularité du texte de loi immigration : "Le texte semble recueillir une majorité de soutiens de la population, mais pas plus que la dernière fois nous ne devons être guidés par les sondages, sinon à la place du Conseil constitutionnel il faut nommer le directeur de la Sofres", raille-t-il. En avril 2023, les Sages avaient également rendu une décision impopulaire au sujet de la réforme des retraites, validant la majeure partie du texte pourtant massivement rejeté par les Français.