Ruffin a de l'espoir pour la gauche : "le RN est nul sur les questions de travail"
"On a un boulevard devant nous", affirme François Ruffin au nom de son camp. A quatre mois d'élections européennes pour lesquelles le Rassemblement national est donné grand favori, le député LFI de la Somme, invité de France Inter mardi 6 février, garde espoir. Cet espoir, il le voit dans la possible reconquête de la classe ouvrière par la gauche. Pour cela, affirme-t-il, la gauche doit apporter des solutions là où l''extrême droite ne le fait pas : "sur les questions de travail."
Car dans les territoires comme la Picardie, affirme François Ruffin, "le Rassemblement national s'est imposé par le travail, par le travail méprisé, le travail délocalisé", qui "fait qu'on a du ressentiment pour l'entreprise qui bascule en ressentiment public. Et si ça, ce n'est pas pris en charge avec une transformation de la colère en espoir, ça reste du côté du Rassemblement national", analyse-t-il.
Le RN "n'a rien à dire sur l'univers du travail aujourd'hui"
"C'est là que je pense qu'on a une chance, on a un boulevard devant nous", martèle François Ruffin. "Pourquoi ? Parce que le Rassemblement national, au fond, est nul sur les questions de travail. Il n'a rien à dire sur l'intérim, il n'a rien à dire sur les CDD, il n'a rien à dire sur les autoentrepreneurs, il n'a rien à dire sur l'univers du travail aujourd'hui."
Pour le député insoumis, la gauche doit donc cibler des sujets tels que "la sous-traitance, qui est une maltraitance", "la question des cadences", ou encore "la transformation de métiers qui avaient des statuts et des revenus en des bouts de boulot" par "la multiplication des contrats d'entrepreneurs".
"Personne ne se bagarre plus que moi pour récupérer un électorat populaire", affirme François Ruffin, qui admet volontiers, cependant, que "ça ne se fait pas en claquant des doigts".