Les coulisses du retour de Nicole Belloubet au gouvernement

Les coulisses du retour de Nicole Belloubet au gouvernement La nouvelle ministre de l'Éducation nationale est la surprise de ce remaniement. Voici comment Emmanuel Macron a décidé de la rappeler au gouvernement.

Le portefeuille de l'Éducation nationale était très scruté pendant ce remaniement. La nomination d'Amélie Oudéa-Castéra, le 11 janvier, puis les polémiques en chaîne avaient achevé d'exaspérer le monde enseignant, déjà vent debout contre le "choc des savoirs" annoncé par Gabriel Attal en septembre. Pour calmer la situation, Emmanuel Macron s'est résolu à rappeler une ancienne ministre, retirée de la vie politique depuis 2020, en la personne de Nicole Belloubet. Un nom qui a été tu jusqu'à la veille du remaniement.

"L'hypothèse Belloubet" a fait jour en début de semaine, confient des habitués de l'Élysée au Figaro. Le weekend dernier, le chef de l'État et son Premier ministre tombaient d'accord sur une chose : le départ d'Amélie Oudéa-Castéra du ministère de l'Éducation nationale. Macron proposait alors son vieil allié François Bayrou pour la remplacer, mais Gabriel Attal exprimait ses réticences. Le Premier ministre essayait de son côté d'imposer Fanny Anor, sa directrice adjoint de cabinet, ancienne conseillère de Jean-Michel Blanquer. Finalement, c'est Emmanuel Macron qui tranchait en faveur de Belloubet.

"J'ai passé beaucoup de temps à discuter avec elle", assure Macron

L'ancienne garde des Sceaux n'est pas une intime du président, mais celui-ci l'apprécie et respecte son travail. "Je la connais bien, je sais qui elle est et elle a de l'expérience", a-t-il confié à la presse vendredi 9 février, lors d'un déplacement à Bordeaux. "J'ai passé beaucoup de temps à discuter avec elle", a-t-il ajouté. Leurs échanges de la semaine l'ont finalement convaincu qu'il n'y avait pas d'incompatibilité entre le profil de Nicole Belloubet et la ligne amorcée par Attal au ministère de l'Éducation nationale.

Pour sa part, Nicole Belloubet avait réitéré sa fidélité au camp macroniste pas plus tard qu'en janvier : "Tant que le président de la République sera là, je resterai loyale à Emmanuel Macron", confiait-elle à La Dépêche du Midi, "ce qui ne veut pas dire que j'approuve tout ce qui est fait". Dès son arrivée au ministère, l'ancienne rectrice d'académie a donné des gages de cohérence avec l'action de Gabriel Attal, parlant des "valeurs de respect et d'autorité".

"Elle est présentée comme laxiste, mais ce n'est pas du tout le cas", affirme au Figaro un proche d'Emmanuel Macron, à rebours des critiques de la droite et de l'extrême droite. Ce même proche assure que le passage de Belloubet "à la Justice lui a un peu fait tomber les écailles des yeux".