Zemmour regrette l'abolition de la peine de mort, pas le Rassemblement national

Zemmour regrette l'abolition de la peine de mort, pas le Rassemblement national Le président de Reconquête Eric Zemmour juge la décision de Robert Badinter d'abolir la peine de mort en 1981 comme une "erreur".

Si l'annonce du décès de Robert Badinter, vendredi 9 février a déclenché une pluie d'hommages provenant de tous bords politiques, louant l'engagement de l'ex-garde des Sceaux et d'un avocat de talent, notamment dans le cadre de son plus grand combat, l'abolition de la peine de mort, force est de constater que cette décision de l'ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand n'est pas en adéquation avec la vision de la répression souhaitée par Eric Zemmour. 

"Je pense que l'abolition de la peine de mort fut une erreur"

L'ex-candidat à l'élection présidentielle de 2022 (7,07 % des suffrages) s'est exprimé ce lundi 12 février dans Les 4V de Télématin, sur France 2. "J'ai avec M. Badinter, des désaccords de philosophie politique. Je pense qu'il a été le ministre de la Justice qui a accéléré le laxisme de la justice. Je pense que l'abolition de la peine de mort fut une erreur. Je pense qu'elle a sapé la hiérarchie des sanctions". Pour le président de Reconquête, la majorité des Français "y sont favorables". 

Jordan Bardella (RN) réclame une "perpétuité réelle"

Une position qui tranche, déjà, avec une autre famille positionnée sur la droite de l'échiquier politique français : le Rassemblement national. En effet, le président du RN et tête de liste aux prochaines élections européennes Jordan Bardella ne remet pas en cause l'abolition de la peine de mort. Il regrette plutôt le fait que la "perpétuité réelle n'existe pas aujourd'hui dans le droit français", comme il l'a répété sur France Info, ce lundi matin. "Il existe une peine de 30 ans maximum soumise à 22 ans de sûreté" poursuit-il. Voilà ce qui, dans les faits, différencie la communication de Reconquête et du Rassemblement national, celle d'Eric Zemmour et de Jordan Bardella. 

L'homme fort du RN préconise d'instaurer une perpétuité réelle pour des cas comme "les affaires de terrorisme, les criminels multi condamnés, notamment dans les affaires de crime ou de pédophilie". "Je pense qu'il y a des cas où, lorsque vous êtes condamné, compte tenu de la dangerosité que vous représentez pour la société, vous entrez en prison, vous ne devriez pas pouvoir en ressortir" poursuit-il. Toutefois, comme expliqué par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti sur X pour répondre à Jordan Bardella : "la perpétuité réelle est déjà dans le droit français aux articles 221-3 et 221-4 du code pénal depuis 1994".